Les militants communistes élisent (déjà) Mélenchon

C'est fait. Les communistes se donnent à Jean-Luc Mélenchon. Plus prosaïquement, ils ont choisi de soutenir l'eurodéputé à la prochaine présidentielle. Près de 60% des 130.000 militants se sont prononcés pour, dans une primaire qui ne disait pas son nom - il était opposé à André Chassaigne et Emmanuel Dang Tran ; voici deux semaines, c'était 63,6% des 670 délégués du PCF.

Le résultat n'est pas encore totalement officiel - il doit être communiqué demain par le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, au siège du parti, place du Colonel Fabien à Paris. Mais son prédécesseur, Marie-George Buffet, lui a grillé la politesse. Sans attendre quelques résultats isolés qui peinent à arriver.

A la présidentielle de l'an prochain, il n'y aura donc pas de candidat communiste. C'est suffisamment rare pour être souligné : la dernière fois que cela s'était produit, c'était en... 1974 ! Les communistes avaient alors soutenu Mitterrand et son programme commun.
_ Cela dit, depuis, les scores n'en finissent plus de s'effondrer. Georges Marchais, en 1981, avait obtenu 15,3%. Mais André Lajoinie en 1988 en était à 6,7% ; Robert Hue est descendu à 8,6% en 1995, puis 3,37% en 2002 ; et Marie-George Buffet, en 2007, n'a pas fait mieux qu'1,93%... Le traumatisme est encore dans tous les esprits communistes.

D'où ce ralliement. Mélenchon, de son côté, élargit son emprise à la gauche de la gauche. Deux ans après avoir quitté le PS. Au prix tout de même de quelques concessions : l'accord électoral prévoit que près de 80% des circonscriptions seront réservées à des candidats communistes.