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Les Français de l'étranger ont commencé à voter pour les législatives, via internet

Ils ont déjà commencé à voter pour élire leurs 11 députés, mais par internet. Les Français de l'étranger sont les premiers électeurs à participer à un scrutin numérique pour une consultation nationale. Une méthode qui suscite des inquiétudes.
Article rédigé par Natalia Gallois
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le vote par internet pour les Français de l'étranger, une première (GABRIEL BOUYS / AFP)

Ils ont déjà commencé à voter pour élire leurs 11 députés, mais par internet. Les Français de l'étranger sont les premiers électeurs à participer à un scrutin numérique pour une consultation nationale. Une méthode qui suscite des inquiétudes.

Non seulement les Français de l'étranger vont pour la première fois, désigner leurs propres députés, mais ils vont aussi pouvoir participer à un scrutin national sur le web.

Environ 700.000 électeurs, sur un million de Français de l'étranger inscrits sur les listes électorales, ont donné aux autorités leur adresse électronique et ont reçu en retour un mot de passe leur permettant de voter de façon sécurisée via la toile.

Faciliter le vote

Le vote par internet est ouvert jusqu'à mardi prochain. Ensuite, les électeurs qui n'auront pas usé de cette possibilité, ni du vote par correspondance ou par procuration, se rendront aux urnes le dimanche 3 juin, ou le samedi 2 juin pour ceux du continent américain, soit une semaine avant l'ensemble des Français.

En revanche, pour le second tour, le scrutin se déroulera durant le même week-end pour tous les Français, les 16 et 17 juin.

"Cette option de vote électronique vise à faciliter l'exercice du droit de vote de nos compatriotes établis à l'étranger parfois très loin des bureaux de vote", explique le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Risques de fraude ?

Pourtant, de nombreux candidats se méfient de cette option, à l'image de Rachel Garrido, candidate pour le Front de Gauche dans le 2ème circonscription des Français de l'étranger, qui englobe la plupart des pays d'Amérique latine. "Le vote électronique m'inquiète, je préférerais que les gens aillent aux urnes, le système ne marche pas", affirme-t-elle.

Plusieurs experts en informatique ont en effet pointé du doigt les risques que comporte le vote numérique, moins transparent, selon eux, que le vote traditionnel.

Le parti pirate dénonce aussi l'opacité du vote. Décidé à surveiller le déroulement du scrutin, il a mis en place un site Internet pour recueillir des témoignages d'électeurs. Les délégués du parti rappellent qu'ils avaient demandé l'accès au code source des programmes permettant le vote électronique, ce qui leur a été refusé.

Trois failles principales pointées du doigt

Trois points majeurs sont soulevés : le risque de piratage des ordinateurs, la difficulté de contrôler le décompte des voix, et le fait que la mise en oeuvre de ce scrutin ait été en partie déléguée à une entreprise privée, Scytl, basée en Espagne. Celle-ci a créé le logiciel de vote et héberge dans ses serveurs la page permettant de voter.

Pourtant, comme le rappelle Le Figaro, en 2010, la Cnil estimait «hautement souhaitable que les serveurs et les autres moyens informatiques centraux du système de vote électronique soient localisés sur le territoire national afin de permettre un contrôle effectif de ces opérations par les membres du bureau de vote».

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