Les élèves de CE1 et CM2 planchent sur des évaluations... pour rien ?

Un coup pour rien ? Quelque 1,6 million d'élèves de CE1 et de CM2 vont plancher toute la semaine, à partir de lundi 21 mai, sur des évaluations désapprouvées par le nouveau gouvernement, par les enseignants et par le Haut conseil de l'éducation. Dès le 10 mai, avant même son entrée en fonction, le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, avait expliqué qu'il était trop tard pour les annuler, mais que les remontées nationales des résultats seraient "suspendues".

• Pourquoi les évaluations déplaisent ? 

Lancés par le gouvernement Fillon en 2009, ces tests visent à évaluer le niveau des élèves en français et en mathématiques, afin notamment de proposer un accompagnement aux plus faibles. Au plan national, une synthèse des résultats "contribue au pilotage du système éducatif" comme l'explique encore le site du ministère de l'Education nationale. "C'est un indicateur intéressant aux niveaux local et national", défend la PEEP, la deuxième association de parents d'élèves, qui regrette la décision du nouveau ministre.

C'est sur cette centralisation des résultats que portent les principales critiques. "On a un peu tout mélangé : l'évaluation des élèves et l'évaluation de tout le système éducatif", dénonçait durant la campagne présidentielle Bruno Julliard, chargé de l'éducation au PS. Le Snuipp, principal syndicat enseignant dans les écoles, pointe lui le manque de fiabilité des tests : "Les modalités de passation étaient différentes d'une école à une autre, le temps qu'on laissait aux élèves n'était pas le même... On ne pouvait pas tirer de statistique ou d'analyse scientifiquement sûres". Un constat validé en 2011 par le Haut Conseil de l'éducation, jugeant les indicateurs "partiels, peu exigeants et donc trompeurs".

• Un nouveau système d'évaluation est-il prévu ?

"Dès l'été, nous mettrons en place un nouveau système d'évaluation" a expliqué Vincent Peillon, lundi, lors d'une visite à l'école primaire Claude-Tournier de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). "Ces évaluations doivent aider au progrès pédagogique des élèves, elles ne peuvent pas servir à la communication gouvernementale et à des statistiques erronées", a poursuivi le ministre socialiste, qui se livrait à sa première visite d'école depuis sa prise de fonction. 

Le ministère s'engage à mettre en oeuvre "une réflexion et une concertation pour refonder l'ensemble du système d'évaluation des élèves et du système scolaire". Le Snuipp et la FCPE plaident pour un retour à des évaluations en début de CE2 et de 6e, comme c'était le cas auparavant, relève Le Parisien (article payant).