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Les élections grecques bousculent le jeu européen

En Grèce, les deux partis pro-austérité, la droite de la Nouvelle-Démocratie et les socialistes du Pasok, n'ont rassemblé que 149 sièges sur les 300 du parlement. De quoi inquiéter les marchés qui pourraient peser sur l'euro.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le parlement grec (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

En Grèce, les deux partis pro-austérité, la droite de la Nouvelle-Démocratie et les socialistes du Pasok, n'ont rassemblé que 149 sièges sur les 300 du parlement. De quoi inquiéter les marchés qui pourraient peser sur l'euro.

Autant la victoire de François Hollande était attendue par les marchés, autant l'échec des partis de gouvernement en Grèce est considéré comme une mauvaise nouvelle par les marchés, toujours inquiets face à la crise de la dette hellène.

Si les taux français étaient stables lundi matin, signe que l'élection française était anticipée, la bourse d'Athènes était elle en forte baisse (-7%).

En milieu de matinée lundi, la Bourse de Paris reculait, comme les autres places européennes. Les valeurs financières étaient les plus touchées par le recul

Standard and Poor's, l'agence de notation qui avait retiré en janvier à la France sa note maximale "AAA", a d'ailleurs estimé que l'élection du socialiste n'avait pas "d'impact immédiat" sur la note du pays ou sa perspective d'évolution.

Les positions de Hollande sur le traité européen ont finalement rencontré dans une Europe au bord de la récession un écho plus positif qu'il y a quelques mois. Les difficultés de pays gérés par les conservateurs, comme l'Espagne ou les Pays-Bas, expliquent ce revirement. Le mot croissance -certes pas forcement avec le même contenu que celui des socialistes français- est aussi bien repris par Bruxelles que par le patron de la BCE. Même Berlin qui était à l'origine du traité européen de janvier évoque aujourd'hui la possibilité d'évoquer des mesures de croissance.

Longtemps réticente, Berlin, qui continue à affirmer que le traité ne sera pas renégocié, a tendu la main dès dimanche soir au socialiste: la chancelière allemande Angela Merkel l'a invité en Allemagne et son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a promis de travailler à un pacte de croissance, l'une des principales revendications de M. Hollande pendant sa campagne électorale.

En Grèce, la politique de rigueur menée depuis deux ans sous la pression de Bruxelles et des marchés financiers, a été massivement censurée par les électeurs qui ont laminé les deux partis pro-européens tenants de la rigueur. Les partis opposés à un accroissement de l'austérité ont raflé, de la gauche radicale aux néo-nazis, près de 60% des voix, selon un sondage sortie des urnes. Dans la République hellénique, le Pasok (parti socialiste local) a été devancé par un parti de gauche (sorte de Parti de gauche) opposé à la rigueur.

Seule la prime de 50 sièges accordée au parti arrivé en tête (la Nouvelle Démocratie), permet aux deux partis de gouvernement d'obtenir les 149 élus (sur les 300 membres du parlement).

L'Europe va devoir attendre de voir quelle solution politique va s'imposer à Athènes. "Il est bien sûr d'une importance essentielle que les programmes (de réforme) continuent en Grèce", a affirmé lundi Angela Merkel. Quelle que soit la solution, il est probable que les plans mis en place par les Européens vis à vis d'Athènes soient remis en cause. Des changements qui pourraient fortement déplaire aux spéculateurs, et à tous les détenteurs de dette grecque, privée ou publique.

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