Les députés adoptent la réforme des retraites à l'issue d'une séance mouvementée
Mis à jour à 20h30
La séance s’était achevée ce matin de manière pour le moins inhabituelle. Plusieurs députés socialistes avaient poursuivi dans les couloirs Bernard Accoyer, tout en hurlant "démission".
_ Objet de leur colère : le président de l’Assemblée Nationale avait décidé peu avant 10 heures de suspendre la séance, alors que 165 députés socialistes avaient demandé à bénéficier de leurs "cinq minutes" d’explications de vote, comme le prévoit le règlement.
"Putsch","coup de force" avait dénoncé l’opposition.
Dès l'ouverture de la séance, cet après-midi, l'ambiance a donc été survoltée. Bernard Accoyer a pris la parole pour justifier sa décision : "Le débat sur ce texte a déjà duré 62 heures", a affirmé le président au perchoir. "Les groupes d’opposition ont utilisé tout le temps qui leur avait été accordé."
Mais les élus d'opposition, qui avaient pour la plupart ceint leur écharpe d'élus, ne l'ont pas entendu de cette oreille. "Ce qui s'est passé ce matin est particulièrement grave pour ces millions de Français qui nous ont élus et dont la voix mérite autant de respect que celle de la majorité" s'est indigné Jean-Marc Ayrault, le chef de file des députés socialistes.
Une passe d'armes qui n'a rien changé à l'issue du vote solennel. Sans surprise, le texte a été adopté par 329 voix contre 233. Les huit députés villepinistes se sont
abstenus. François Bayrou a lui voté contre.
Le débat sur la réforme des retraites n'est pas clos pour autant. Le texte doit maintenant être examiné au Sénat, en séance publique, à partir
du 5 octobre. Et les sénateurs vont avoir "de la marge" pour amender le texte : c'est en tout cas ce qu'aurait affirmé Nicolas Sarkozy à des députés UMP à la mi-journée.
Quant aux syndicats, il ne s'avouent pas vaincus. Plusieurs centaines de militants étaient rassemblés cet après-midi place de la Concorde, face à l'Assemblée Nationale, pour dénoncer le texte (LIRE NOTRE ARTICLE). "Nous avons encore la possibilité de faire changer ce texte" assure François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 23 septembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.