Les défilés du 1er mai ont pris une couleur très politique, électrisant l'ambiance de la campagne
La campagne présidentielle a électrisé mardi 1er mai la fête du travail avec, dans toute la France, des cortèges très politisés que Nicolas Sarkozy a voulus éclipser par un meeting géant au Trocadéro à Paris.
Les défilés du 1er mai, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes - 750 000 selon la CGT et 316 000 selon le ministère de l'intérieur -, ont connu mardi une politisation extrême qui rompt avec la tradition.
L'intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa) avait pourtant demandé aux participants de laisser chez eux banderoles politiques ou drapeaux de partis.
Mais le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a été le premier à désobéir à cette instruction en appelant explicitement à voter pour François Hollande.
"C'est la première fois qu'un président de la République cherche à s'emparer du 1er-Mai à des fins politiques", s'est-il justifié dans le cortège par allusion au rassemblement sur le travail organisé au même moment par Nicolas Sarkozy à Paris.
Son homologue de la CFDT, François Chérèque, a regretté cette "première" pour le 1er-Mai. "Nous, on défend le travail indépendamment de nos opinions politiques", a-t-il dit.
Expression de colère
Mais les Français qui ont marché derrière les calicots des syndicats ont largement ignoré cette injonction et donné aux défilés une tonalité très politique et, souvent, antisarkozyste.
A Paris, Lyon ou Toulouse, les banderoles pour le retour de la retraite à 60 ans étaient largement concurrencées par celles appelant à rejeter Nicolas Sarkozy le 6 mai, dans un langage aussi fleuri que celui utilisé par l'objet de leur colère, les "Cass'toi pauvre con!" se taillant un franc succès.
Le cortège a mis longtemps à rejoindre la Bastille, où la gauche espère fêter sa victoire dimanche prochain, comme elle l'avait fait lorsque François Mitterrand a été élu en 1981.
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