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Les contraintes de sécurité risquent d'empêcher François Hollande de rester un homme "normal"

De promenades en conversations multiples avec les passants, François Hollande fait tout pour continuer à paraître "normal". Un comportement qui pourrait vite entrer en collision avec les exigences de la sécurité qui s'appliquent au chef de l’État.
Article rédigé par Natalia Gallois
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande (FRED DUFOUR / AFP)

De promenades en conversations multiples avec les passants, François Hollande fait tout pour continuer à paraître "normal". Un comportement qui pourrait vite entrer en collision avec les exigences de la sécurité qui s'appliquent au chef de l'État.

Légère inquiétude chez les gardes du corps de François Hollande mardi soir. Le président élu, qui se rendait à un rendez-vous privé dans le quartier de la Bastille à Paris, s'est attardé sur le trottoir pour échanger quelques mots avec les badauds. Une attitude qui peut s'avérer risquée pour un président.

Président "normal" vs "président des riches"

M. Hollande semble vouloir réussir son début de mandat. Nicolas Sarkozy avait été marqué au fer rouge par l'image du "président des riches" qui avait fêté la victoire au Fouquet's et séjourné sur le yacht de son ami milliardaire Vincent Bolloré.

Mais le président élu pourra-t-il comme il le souhaite continuer à mener une vie simple et sans apparat, une pratique courante pour d'autres dirigeants européens, mais si loin des habitudes de la France, où le pouvoir politique est sacralisé?

Depuis son élection dimanche soir, photographes et cameramen campent en bas de l'immeuble sans prétention du XVe arrondissement de Paris où le nouveau président vit avec sa compagne Valérie Trierweiler.

Au point d'agacer cette journaliste de 47 ans, qui twitté ce message mardi :

Dans le XVème, je "suis chez moi"

A plusieurs reprises, le nouveau couple présidentiel a exprimé son souhait de continuer à habiter l'appartement de location qu'il occupe depuis cinq ans. "J'y ai mes habitudes: restaurant, boulanger, voisins... J'y suis chez moi", a confié François Hollande, qui aime faire lui-même ses courses.

Les appartements de l'Elysée, guindés et malcommodes, ne plaisaient déjà guère à Nicolas Sarkozy qui leur préférait la maison de son épouse Carla Bruni dans le très chic XVIe arrondissement.

Un immeuble, difficile à sécuriser

Mais l'immeuble collectif où vit le président élu, situé au coin d'une rue passante et doté de larges baies vitrées, ne sera pas aussi facile à sécuriser sans entraîner trop de gêne pour les riverains.

"Des mesures techniques peuvent être prises: vidéosurveillance, contrôles d'accès avec des badges, baies vitrées spéciales", a expliqué à la radio RMC un ancien directeur du service de protection des hautes personnalités, René-Georges Querry.

Pour l'heure, les voisins ne se plaignent pas trop. Certains trouvent même des avantages à la situation: avec la présence de policiers en permanence, "je ne ferme plus la porte à clé", a confié l'un d'eux à RMC.

La protection de François Hollande est pour l'instant assurée par une équipe d'une dizaine de policiers, mais, dès son entrée en fonction, le dispositif sera renforcé. Reprendra-t-il celui de Nicolas Sarkozy, qui comptait en tout une centaine de policiers?

Par le passé, François Mitterrand, président de 1981 à 1995, aimait lui aussi déambuler dans les rues de Paris, mais l'obsession du risque d'attentats n'était pas aussi forte qu'aujourd'hui.

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