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Les communistes sont-ils toujours dans la majorité ?

Les sénateurs communistes ont rejeté deux textes législatifs importants. Jean-Marc Ayrault cherche une conciliation. Il veut éviter que ne se creuse, au sein de la gauche, une fissure qui enchante à droite. Le Premier ministre doit recevoir jeudi les parlementaires communistes.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Les communistes ont
toujours eu un rapport compliqué avec la gauche au pouvoir. Les sénateurs PCF
ont voté contre une proposition de loi socialiste sur l'énergie et contre le
projet la programmation budgétaire 2012-2017. Ils s'apprêtent à rejeter le
projet de budget de la Sécurité sociale.

Le PCF est-il un soutien franc ou
critique du gouvernement ? Jean-Marc Ayrault veut des réponses et reçoit jeudi les
parlementaires communistes.

Réunion à Matignon

Eliane Assassi, présidente
du groupe communiste au Sénat, ira confiante à cette réunion. "Nous y
allons dans une démarche constructive
", explique-t-elle. Elle se défend
d'avoir un pied dans l'opposition et pour elle, ce vote est juste une question
de cohérence par rapport aux promesses de campagne de l'an dernier.

L'ancienne
numéro un du PCF, la députée Marie-George Buffet est encore plus incisive: "Le
gouvernement multiplie les textes qui vont à l'inverse des aspirations populaires.
"

Le PCF en a assez d'avaler des couleuvres. Il
y en a trois depuis le début du quinquennat : traité européen, compétitivité,
débat sur le budget 2013.

La gauche tente de se rassurer

Rien de grave, semblent dire les barons du
Parti Socialiste. Comme pour calmer la tempête qui guette. Les élus
communistes "souhaitent être associés le plus en amont possible à la
préparation des textes gouvernementaux. J'ai transmis leur demande au Premier
ministre
", a indiqué François Rebsamen.

La perspective des
élections municipales de 2014 pourrait aplanir les choses... en faveur des
socialistes. Pour se maintenir dans les mairies, les communistes dépendent
largement des bonnes grâces du PS. "Il est un peu tôt pour dégainer
l'arme, mais elle est dans le fourreau
", glisse un proche de François
Hollande.

La droite se régale

Ce cafouillage ravit l'opposition, la vraie.
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP qualifie la situation de "profond
malaise
". D'autant que la situation peut se prolonger.

En 1983, les
critiques du PCF avaient abouti au départ des ministres communistes du
gouvernement socialiste. Problème, aujourd'hui la situation est différente :
pas d'accord PS/PCF, pas de ministre communiste et pas de départ possible. Ce
qui laisse le champ libre à la critique.

L'ancien candidat du Front
de Gauche (PCF et Parti de Gauche), Jean-Luc Mélenchon cogne de plus en plus
fort. Il appelle à "une alternative à gauche ". Ce qui revient à miser
sur... un échec du gouvernement.

Le vieux
couple PS/PCF a intérêt à se rabibocher rapidement avant qu'un divorce n'emporte
tout sur son passage.

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