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Les cinq familles de l'UMP divisée

Le conflit dans le principal parti d'opposition s'enlise. Etat des forces en présence. 

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Dans la guerre pour la présidence de l'UMP, la balle change de camp si vite que de plus en plus d'élus UMP choisissent leur propre voix. (REVELLI-BEAUMONT / SIPA)

CHAOS A L'UMP - Après la déclaration d'hostilités, les échanges de tirs, la guerre de mouvements et la phase de tranchées, ponctuée de quelques désertions, l'UMP semble entrer, jeudi 29 novembre, dans une période d'enlisement. Francetv info fait état des forces en présence. 

1 Les soutiens sans failles de Jean-François Copé

Ils sont officiellement passés à autre chose. Depuis que leur champion, reconnu président par la commission nationale des recours de l'UMP, a annoncé la fin des pourparlers avec François Fillon, Michèle Tabarot, Valérie Debord, Sébastien Huyghe et Nadine Morano, entre autres, chantent en chœur qu'ils "ne parleront plus de l'UMP" dans les médias. Non, non, ils se concentrent de nouveau sur leur "vrai" adversaire : François Hollande et la politique menée par le gouvernement Ayrault. Tweets, communiqués, tout est bon pour claironner leur nouvel objectif.

 

Après plusieurs jours de silence radio, le service de presse de l'UMP a repris du service, mercredi 28 novembre dans la soirée, relayant les communiqués de l'équipe Copé contre le gouvernement. (CAPTURE D'ECRAN / FRANCETV INFO )

Quant aux menaces du clan Fillon de porter l'affaire devant la justice ? "Qu'ils y aillent", répliquent-ils. 

2 L'équipe Fillon jusqu'au-boutiste

C'est officiel depuis mardi 27 novembre, ils sont 68 députés à avoir rejoint le nouveau groupe parlementaire de François Fillon à l'Assemblée nationale, le Rassemblement-UMP (R-UMP). Au Sénat, les fillonistes se disent majoritaires mais n'ont pas créé de groupe dissident pour autant. 

Ils continuent de réclamer un nouveau vote pour la présidence du parti, piloté cette fois par une instance indépendante.

"Copé joue le pourrissement, ce sera le pourrissement de l’UMP", a lancé Eric Woerth sur Public Sénat"Chacun va vivre sa vie", confiait de son côté Lionel Tardy. Et le député d'avertir : "Notre groupe [Rassemblement-UMP] devait disparaître dès l'annonce de nouvelles élections. Ce n'est pas le cas. Plus on le laisse ancrer dans le temps, plus ce sera difficile de le faire disparaître."

3 Les non-alignés menaçants 

Dès mercredi 28 novembre, ils ont proposé la médiation de l'impossible. Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, 71 députés ont signé un appel "au nom de l'unité". Ils réclamaient un pas en avant de la part de chaque camp : à Jean-François Copé d’accepter un revote et charge à François Fillon de renoncer à la création de son groupe Rassemblement-UMP. Parmi eux, Gilles Carrez, Bernard Accoyer mais aussi Jacques Myard ou encore Lionnel Luca.  

 

Pour sa part, Xavier Bertrand propose, dans une interview au Figaro, une sortie de crise sous trois conditions : un nouveau vote, une commission indépendante et la dissolution du groupe dissident. Lui "garde espoir car en politique, jamais rien n'est définitif"

Selon une information du Figaro.fr, ces non-alignés songeraient, eux aussi, à créer leur groupe parlementaire indépendant. Information finalement démentie par les principaux intéressés.

4 Les copéistes conciliants 

IIs soutiennent Jean-François Copé mais pas sa stratégie. C'est notamment le cas de Luc Chatel. Selon le JDD, l'ancien ministre de l'Education nationale aurait pris la parole mercredi 28 novembre lors du bureau politique de l'UMP. "Mardi, tu as ouvert une porte de sortie [en l'occurence, la possibilité d'un référendum sur un nouveau vote]. On ne peut pas imaginer que cette porte de sortie soit refermée. Chacun doit prendre ses responsabilités pour ne pas abandonner cette issue", rapporte le site internet de l'hebdomadaire. 

De son côté, le patron des députés UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, très proche de Jean-François Copé, a proposé de "mettre en place sans délai une commission paritaire indépendante en charge de l'organisation du référendum que nous appelons de nos vœux". Petite main tendue aux fillonistes, alors qu'une grande partie du clan des copéistes ne veut entendre parler ni de nouveau vote ni de référendum sur un vote.

5Les fillonistes hésitants

Ils étaient une poignée, soutiens de l'ancien Premier ministre, à n'avoir pas voulu rejoindre immédiatement le groupe dissident à l'Assemblée. Parmi eux notamment Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale ou Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône. Finalement, jeudi 29 novembre, trois d'entre eux ont sauté le pas, portant le nombre de membres du R-UMP à 71 élus.  

 

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