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Législatives : la parité en régression par rapport à 2007

Il y a 40% de femmes candidates aux législatives en 2012 contre 41,6% en 2007. Un chiffre en baisse alors que la France est à la traîne en matière de parité politique à l'Assemblée nationale (19e pays sur 27 en Union européenne).
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
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A l'Assemblée nationale, deux députés (AFP/Thomas Coex)

Il y a 40% de femmes candidates aux législatives en 2012 contre 41,6% en 2007. Un chiffre en baisse alors que la France est à la traîne en matière de parité politique à l'Assemblée nationale (19e pays sur 27 en Union européenne).

Alors que pour la première fois la parité est appliquée au gouvernement, avec 17 femmes ministres sur 34, seulement 40% de femmes sont candidates aux législatives, en recul par rapport à 2007, des partis politiques préférant des sanctions financières au respect de la loi.

Selon les listes du ministère de l'Intérieur, 2.641 femmes ont présenté leurs candidatures pour le premier tour du 10 juin, sur un total de 6.591 candidats, soit un taux de 40%.

Les femmes avaient été 41,6% à briguer un siège de député en 2007, soit 3.177 sur 7.639 candidats.

Cette année, l'UMP a investi moins de 30% de femmes candidates. En revanche, le PS ainsi qu'EELV proclament une parité parfaite hommes-femmes dans les candidatures. Sollicité par l'AFP, le Front national n'a donné aucune précision. Le MoDem reconnaît qu'il a tenu compte de la législation pour établir sa liste de candidats, et qu'il arrive à environ 40% de femmes.

Debout La République a investi plus de femmes que d'hommes

Les formations politiques moins importantes, comme le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin ou le Parti de Gauche respectent pour leur part scrupuleusement la règle de parité, synonyme de précieuses rentrées financières. Debout La République de Nicolas Dupont-Aignan fait même mieux, avec 159 candidates contre 146 candidats.

A Paris, aucune femme investie par l'UMP dans une circonscription gagnable

Mais ces chiffres ne concernent que les candidats, sans tenir compte du nombre d'élus. Pour respecter la législation, certains partis n'hésitent pas à présenter des candidates là où elles sont battues d'avance. A Paris, par exemple, aucune femme n'a été investie par l'UMP dans les circonscriptions de la capitale à coup sûr gagnables par la droite.

La loi impose aux partis politiques de présenter un nombre égal d'hommes et de femmes, avec un écart maximal de 2%. Si un parti présente 25% de femmes et 75% d'hommes, l'aide publique qu'il reçoit est réduite de 25%. Mais certaines formations, parmi les plus riches, préfèrent acquitter les sanctions financières plutôt que de satisfaire à cette exigence.

En 2007, l'UMP avait présenté 26% de femmes et a vu depuis sa dotation publique annuelle réduite d'environ 4 millions d'euros, tandis que le PS avait investi 45,2% de femmes et écopé d'un manque à gagner de près de 500.000 euros par an, selon les chiffres de l'Observatoire de la parité.

La France à la traîne en matière de parité politique

La France est pourtant à la traîne en matière de parité politique, occupant la 19ème place (sur 27) pour la représentation politique des femmes en Europe. 107 femmes avaient été élues en 2007 à l'Assemblée nationale pour 577 sièges, soit 18,5% de femmes.

Parmi elles, on comptait 61 élues à gauche dont 49 pour le PS et 46 à droite, dont 45 pour l'UMP. Le Sénat est un peu mieux placé: 77 sénatrices sur 348 sénateurs, soit 22,5% depuis le dernier renouvellement de 2011. Mais là aussi il s'agit d'un repli, puisque auparavant les femmes étaient 80 dans la Haute Assemblée.

L'Assemblée a rejeté en 2010 une proposition de loi socialiste visant à priver de toute aide publique les partis qui ne respecteraient pas la parité hommes/femmes aux élections législatives.

"Parité et renouvellement" promis pour les postes à responsabilité

Autre reproche adressé généralement aux partis, une fois élues, les députées ont encore à se battre pour obtenir une meilleure répartition des responsabilités au Palais-Bourbon.

Cette année, le député PS Bruno Le Roux, dont le nom est avancé pour remplacer Jean-Marc Ayrault à la tête du groupe socialiste, a prévenu qu'il faudra respecter les deux règles mises en place pour la formation du gouvernement pour les postes à pourvoir à l'Assemblée: "parité et renouvellement".

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