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Le trésorier de l'UMP claque la porte et se paye Copé

Dominique Dord, qui est aussi député UMP de Savoie, a annoncé sa démission. Il dénonce les méthodes des copéistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 4min
Le trésorier national de l'UMP, Dominique Dord. (CHRISTOPHE MORIN  / MAXPPP)

CHAOS A L'UMP – Il quitte le navire en pleine tempête, non sans dénoncer les méthodes du capitaine. Le filloniste Dominique Dord, député UMP de Savoie, a annoncé lundi 26 novembre au Dauphiné Libéré qu'il démissionnait de son poste de trésorier national de l'UMP, "ne pouvant plus supporter l'ambiance au sein de la direction du parti". Alors que la guerre bat son plein au sein du parti, le député-maire d'Aix-les-Bains (Savoie) déclare qu'il se "refuse à cautionner la mascarade qui se joue actuellement". Il précise au quotidien régional qu'il présentera sa démission dans l'après-midi.

Dans son communiqué, Dominique Dord dénonce "l'utilisation des moyens du parti pendant la campagne électorale en vue de l'élection à la présidence de l'UMP qui n'a profité qu'à un seul candidat, Jean-François Copé".  Quelle est la teneur des accusations portées contre le clan Copé par le trésorier démissionnaire ? 

L'utilisation des moyens de communication... 

Dominique Dord estime que le camp copéiste a utilisé "abusivement" les moyens du parti et dénonce un "mélange des genres effarant" et des "moyens de communication du parti mobilisés au seul profit" de député-maire de Meaux. "L'égalité de traitement entre candidats aurait dû être absolument garantie. Cela n'a pas été le cas." Exemples concrets à l'appui, il assure que "le site internet [de l'UMP] a compté en moyenne quatre photos de lui [Jean-François Copé] en une chaque jour depuis le mois de juillet", puis évoque "la redoutable machine à SMS et mails" du parti. Selon lui, elle "a marché à plein régime auprès de milliers de militants (...)."

... et des moyens humains et financiers 

Le trésorier assure par ailleurs que Jean-François Copé aurait bénéficié d'une "équipe de collaborateurs salariés de l'UMP, largement rémunérée", constituée d'une dizaine de cadres autour de Jérôme Lavrilleux, représentant du maire de Meaux au sein de la Cocoe. Selon l'élu, "on peut évaluer à plus de 200 000 euros l'avantage représenté, sur quatre mois, par la prise en charge de cette équipe salariée par le mouvement."

Enfin, Dominique Dord cite, en vrac, "les notes de frais des collaborateurs, ou l'achat par l'UMP du livre de campagne de Jean-François Copé, pour plus de 3 000 euros..."

Des cadres écartés du parti

Enfin, Dominique Dord met en doute la façon dont "la Cocoe arbitrait les débats". Il assure que "deux cadres de la rue de Vaugirard ont eu le malheur de faire connaître leurs scrupules ou leurs objections. Ils ont été sermonnés par Eric Césari et ne sont plus dans la maison aujourd'hui." Sont alors cités David Biroste, "directeur des affaires juridiques, secrétaire de la Cocoe et de la Commission des recours (...) licencié à quelques semaines du scrutin pour faute grave", et  Christophe Laroche. Ce dernier, "directeur informatique, ayant la haute main sur les fichiers, a préféré partir (...), écœuré par l'usage inéquitable du fichier du mouvement qu'on lui demandait de mettre en œuvre", note le trésorier démissionnaire pour appuyer sa démonstration à charge.

Dans son communiqué, Dominique Dord rappelle avoir "accepté la mission de trésorier de l'UMP en 2010 dans un esprit de confiance accordé par Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand, alors secrétaire général du parti". "Les conditions ont malheureusement changé", note-t-il. 

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