Le travail le dimanche de retour demain à l’Assemblée
Les débats risquent d’être houleux, une fois encore, au sein de l’hémicycle. Contrairement aux précédentes moutures, la nouvelle proposition de loi permet de rendre les dérogations d’ouverture des magasins sur un territoire donné, permanentes et collectives. Avant d’être effective, cette dérogation doit faire l’objet d’un examen du préfet sous proposition des maires, des autorités administratives ou du préfet de Paris.
Hostile au texte du député UMP des Bouches-du-Rhône Richard Mallié, la gauche redoute la multiplication de zones touristiques et la généralisation du principe du travail dominical sur l’ensemble du territoire. Le Président du groupe socialiste à l’Assemblée Jean Marc Ayrault affirme que “ près de 6.000 communes sont concernées par cette dérogation".
_ Chiffre démenti par le ministre du Travail Xavier Darcos, qui accuse le PS de “créer volontairement la confusion”. L’intervention du maire de Paris, Bertrand Delanöe n’a fait que remettre de l’huile sur le feux : le socialiste s’est opposé “fermement au classement en ville touristique de l’ensemble du territoire parisien”. D’où la crainte de certains députés au sein même de la majorité de voir le texte renvoyé une nouvelle fois à une date ultérieure.
Salaires doublés... pour certains
Les divergences sont également de taille sur la question des salaires. Si le texte de Richard Mallié devait être voté, les salariés travaillant déjà le 7ème jour de la semaine verraient leur salaire stagner. Ceux nouvellement concernés par l’ouverture dominicale verraient, eux leur rémunération doublée. Sur ce point, l’opposition espère une censure du Conseil constitutionnel.
La majorité doit également faire face aux représentants des petits commerçants. Dans un communiqué, la CGT dénonce “l'imbroglio dans lequel se trouve le gouvernement, pris au piège par un texte qui, d'exception en dérogation, conduira à la généralisation du travail du dimanche ”. Le texte est loin de convaincre tout le monde, en particulier les salariés et même la clientèle.
Camille Gignac, avec agences
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