Le PS tire à boulets rouges sur la diplomatie de Sarkozy
Pour les leaders du Parti, Ségolène Royal en tête, le
président Nicolas Sarkozy ne saurait s'appuyer sur son bilan de
politique étrangère pour remporter une nouvelle fois la course à
l'Elysée.
_ “Une présidence qui échoue à l'intérieur ne peut pas attendre que la politique étrangère lui offre une quelconque excuse”, a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, fustigeant“ la diplomatie erratique, incohérente, sans noblesse, sans grandeur ” du chef de l'Etat.
“Celui qui divise à l'intérieur divise l'extérieur. Celui qui ne respecte rien à l'intérieur ne respecte rien ni personne à l'extérieur, et c'est notre diplomatie tout entière qui s'en trouve affectée”, a ajouté l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007, dont le discours a été très applaudi.
_ Ségolène Royal a en particulier dénoncé le traitement par
l'Elysée des minorités ethniques. “Les critères ethniques, ce n'est pas la France”, a-t-elle dit. “L'agressivité et le manque de respect à l'endroit de l'Union européenne, ce n'est pas la France. Les propos blessants sur l'homme africain qui n'est pas encore entré dans l'Histoire,
ce n'est pas la France”.
_ L'ancien Premier ministre, Laurent Fabius, a dénoncé la
visite de Nicolas Sarkozy de la veille au Vatican, qui ne
saurait à ses yeux faire oublier “la faute” commise vis-à-vis de
la communauté Rom.
“Il ne faut pas prendre les catholiques français pour des
sots”, a-t-il déclaré.
“Il y a une faute commise par le président de la République
à l'égard des Roms. Cette faute est une faute morale, grave. Et
ce n'est pas je ne sais quel signe de croix, même effectué au
Vatican, même télévisé, qui fera à quiconque oublier cette
faute-là”, a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a été reçu hier par le pape Benoît XVI
pour tourner la page des polémiques de l'été entre l'épiscopat
français et le gouvernement à propos de la situation des Roms.
Pour le député Jean-Christophe Cambadélis,
“ l'hyperprésidence” handicape la politique étrangère de la
France.
“Nicolas Sarkozy ne consacre peut-être pas le temps qu'il
faudrait à la politique internationale en général et à la
politique européenne en particulier”, a-t-il dit sur Public
Sénat.
“L'hyperprésidence, c'est s'occuper des questions françaises
à la place du Premier ministre mais ce n'est pas s'occuper des
questions internationales”, a-t-il ajouté.
_ Les socialistes ont entériné un texte d'une vingtaine de
pages baptisé “nouvelle donne internationale et européenne”
résumant les grandes lignes du projet de politique étrangère
dans la perspective d'une victoire de leur camp en 2012.
Mikaël Roparz, avec agences
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