Le patron de la CFDT charge Sarkozy mais ne donne pas de consigne de vote
Vendredi 30 mars, François Chérèque accuse Nicolas Sarkozy de monter l'opinion publique contre les syndicats alors que le président de la République dénonce le blocage des corps intermédiaires. Mais pas de consigne de vote à la CFDT.
Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a accusé vendredi le président-candidat Nicolas Sarkozy de "manipulation de l'opinion" et de "démagogie populiste" en tapant à "bras raccourcis sur les syndicats" et en refusant d'assumer son "compagnonnage régulier" avec la CGT durant son mandat.
"Démocratie sociale en danger"
"Quand j'entends le président de la République qui tape sur les syndicats à bras raccourcis pour faire de la démagogie populiste, pour donner le sentiment que (ce sont) les syndicats qui l'ont mis en difficulté, inévitablement, on voit bien que c'est un danger pour la démocratie sociale", a-t-il dit sur BFM Business.
"Le président de la République, candidat de l'UMP, a choisi de faire passer les syndicats dans le camp de l'opposition" pour dire: "regardez, ils nous critiquent, c'est qu'ils sont d'accord avec les autres, qu'ils ne sont pas objectifs".
"C'est une manipulation de l'opinion, c'est une démarche voulue, c'est dangereux pour la démocratie" parce que "demain on a besoin de syndicats forts pour faire évoluer notre pays", a-t-il ajouté.
Le numéro un de la CFDT a précisé qu'il n'avait toujours pas reçu de réponse à sa demande de rencontre avec le candidat de l'UMP: "C'est son choix, ce n'est pas le mien, mais c'est regrettable, c'est la première fois que je vois ça depuis que je suis secrétaire général: un refus de dialogue avec les syndicats".
Selon lui, cette attitude du président-candidat "est en rupture avec ce qu'il a fait pendant cinq ans".
Sarkozy et la CGT
"Pourquoi il n'assume pas ce qu'il a fait? Pourquoi il n'assume pas qu'il a eu besoin de la CGT, par exemple pour faire négocier la réforme des retraites chez les cheminots? Pourquoi il n'assume pas son compagnonnage régulier avec la CGT? Pourquoi aujourd'hui il a honte de ce qu'il a fait?", a encore lancé le numéro un de la CFDT.
"Moi, j'assume quand je me suis engagé sur une réforme des retraites avec Jean-Pierre Raffarin qui était un ministre de droite" en 2003, s'est targué M. Chérèque.
Il a refusé de commenter directement le bras de fer qui oppose Nicolas Sarkozy au numéro 1 de la CGT Bernard Thibault, affirmant que "dans une difficulté il y a généralement des fautes des deux côtés".
M. Chérèque a redit que, dans cette campagne électorale, la CFDT "ne s'engage pas de façon partisane pour faire battre tel ou tel candidat".
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