Le Parti Communiste se cherche toujours un avenir

Il faut "écrire une nouvelle page du communisme en révolutionnant le PCF (…) en allant au bout de la confrontation d’idées", a lancé Marie-George Buffet en clôture des deux journées de débats des délégués communistes réunis à La Défense (Hauts-de-Seine). Mais "cette confrontation doit se faire dans l’unité et la fraternité", a ajouté la secrétaire nationale du Parti communiste.

Du simple dépoussiérage à la création d’une nouvelle force, le "mandat" adopté cet après-midi par près de 1.200 délégués communistes laisse donc toutes les options ouvertes pour la reconstruction d’un PCF exsangue après la dernière présidentielle (moins de 2% des voix).

Ce texte de compromis entre direction et rénovateurs, en vue du 34è congrès fin 2008, a été adopté à une très large majorité. Mais au prix d’âpres débats entre les orthodoxes qui dénoncent une volonté de "liquider" le parti. Il a été adopté par 72% des voix, contre 20%.

Faire renaître le PCF de ses cendres

L'enjeu des débats était la possibilité laissée ou non aux réformateurs de défendre l'idée d'une force nouvelle jusqu'au congrès, au cours duquel Marie-George Buffet (qui a dit assumer l'échec de la présidentielle) passera la main. "On a retardé superficiellement l'échéance de l'éclatement par un texte de compromis", confie le député orthodoxe Maxime Gremetz.

Quant aux perspectives d'alliance, après l'expérience de l'union de la gauche et l'échec de rapprochement avec les antilibéraux, Marie-George Buffet a estimé qu'il faut "changer notre fusil d'épaule". Elle a appelé à la "constitution de fronts citoyens et populaires" avec d'autres forces sur des sujets précis comme par exemple l'Europe.

Dans l'immédiat, le PCF va lancer des campagnes sur le pouvoir d'achat et poursuivra la mobilisation pour un référendum sur le nouveau traité européen.
Militants et élus estiment que le PCF va surtout perdre un an avant de trancher réellement le débat crucial sur son avenir.

Gilles Halais