Le nombre de détenus en France atteint un nouveau record
Quelque 66 445 personnes sont incarcérées dans les prisons françaises. Parmi elles, 16 512 sont en attente de jugement, soit un quart des détenus.
C'est un nouveau record historique : 66 445 personnes étaient incarcérées dans les prisons françaises le 1er mars dernier, selon les statistiques mensuelles de l'Administration pénitentiaire (AP) publiées lundi 12 mars. Un chiffre comparable au nombre d'habitants de la ville de Bourges (Cher). Le précédent record n'était pas bien vieux, puisqu'il datait du 1er février (65 699 détenus).
En outre, le nombre de personnes prévenues, c'est-à-dire en attente de jugement, a atteint les 16 512, soit 24,8% des personnes incarcérées.
Surpopulation et violences en hausse
La surpopulation carcérale a encore augmenté : il y avait au début du mois 57 213 places de prison "opérationnelles", ce qui représente un taux d'occupation de 116,13%. L'AP a précisé qu'en trois ans, la capacité "opérationnelle" du parc pénitentiaire avait augmenté de 8,9%.
Dans son rapport annuel publié le 22 février, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a souligné qu'après "une diminution en 2009-2010", l'année 2011 avait connu "une progression sensible des effectifs incarcérés, avec un retour en maison d'arrêt de phénomènes de surpopulation importants". Ces phénomènes ont "des effets désastreux dans la vie quotidienne des personnes et se traduisent par une montée inévitable des tensions et des violences en détention", a-t-il souligné.
Une loi sur les rails, mais très critiquée
Un projet de loi prévoyant la création de 24 000 places de prison dans les cinq ans pour porter leur nombre à 80 000 fin 2017 a été voté fin février par le Parlement. Les députés et sénateurs PS ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, contestant la procédure de partenariat public-privé prévue pour la création d'une partie de ces places.
Mais les critiques ne viennent pas que de l'opposition. La Commission nationale consultative des droits de l'homme a émis un avis très critique sur ce projet, le jugeant "inadapté" et "fondé sur des projections incertaines". Il témoigne selon elle d'un "abandon d'une politique de prévention de la délinquance ambitieuse privilégiant l'aménagement des peines".
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