Le MoDem dans l'impasse
C'est une année bien particulière que vient de vivre le MoDem, créé dans la foulée de la présidentielle par François Bayrou. Fort de son score au premier tour (18%), l'ancien ministre espérait surfer sur cette vague aux législatives.
_ Mais les défections au profit du Nouveau Centre, et (déjà) une confusion dans les soutiens aux partis traditionnels, n'avaient apporté au MoDem que trois députés. Une situation que médias et analystes comparaient alors au début d'une traversée du désert pour les centristes et leur président.
C'était compter sans les municipales et les tentations de sanctionner la majorité en place. On a alors redécouvert le MoDem, moins d'un an après l'avoir "enterré", et la formation politique allait devenir lors de l'entre-deux tours une variable d'ajustement et un réservoir de voix à même de griser PS et UMP, soudainement à nouveau intéressés par les pérégrinations des centristes.
Lui-même candidat et pris dans une triangulaire à Pau, François Bayrou a choisi entre les deux tours de laisser le MoDem décider au cas par cas, ville par ville, sans donner de consigne particulière. Ce qui a provoqué des situations aussi paradoxales qu'un maintien dans les arrondissements parisiens, une alliance avec la gauche à Marseille ou la droite à Toulouse.
Au lendemain du deuxième tour, le MoDem s'en sort avec une gueule de bois carabinée. Comme un symbole cruel, les deux alliances sus-citées n'ont pas suffi à faire gagner les candidats choisis. Et dans la capitale, la démarche jusqu'au-boutiste du maintien au second tour vaut au parti la quasi disparition de ses sièges de conseillers, à l'exception de Marielle de Sarnez, par ailleurs candidate à la mairie.
Un échec qui n'est pas atténué par les rares victoires dans des villes comme Mont-de-Marsan, Saint-Brieuc ou Paimpol. Autre symbole, la courte défaite (pour 342 voix) de François Bayrou à Pau, battu par la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou. Un coup de frein brutal à la stratégie nationale du leader du Mouvement démocrate.
_ Passée la désillusion, ce dernier devrait recommencer sa conquête du pouvoir, croyant dur comme fer à une "troisième force" politique. Mais dejà, les critiques lui reprochent d'utiliser le MoDem comme une "coquille vide", uniquement vouée à servir son destin personnel.
Matteu Maestracci
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.