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Le ministre du Budget, François Baroin, a annoncé mercredi soir qu'il saisirait l'Inspection générale des finances

Lors du JT de 20h de France 2, le ministre du Budget, François Baroin, a saisi l'Inspection générale des finances au sujet des soupçons de complaisance fiscale qui pèse sur Eric Woerth.Il souhaite ainsi "organiser les contrôles à l'intérieur des dispositifs de l'administration fiscale pour mettre tout sur la place publique", a-t-il dit.
Article rédigé par France2.fr
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François Fillon, Henry de Raincourt  et Eric Woerth lors des questions orales (29 juin 2010) (AFP/PATRICK KOVARIK)

Lors du JT de 20h de France 2, le ministre du Budget, François Baroin, a saisi l'Inspection générale des finances au sujet des soupçons de complaisance fiscale qui pèse sur Eric Woerth.

Il souhaite ainsi "organiser les contrôles à l'intérieur des dispositifs de l'administration fiscale pour mettre tout sur la place publique", a-t-il dit.

56% des Français juge cette affaire "grave" selon un sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd'hui en France. Près d'un tiers (31%) des personnes interrogées pensent le contraire, et 13% ne se prononcent pas. De plus, seulement 42% souhaite qu'Eric Woerth reste ministre du Budget.

Le micro-parti de Woerth financé par Bettencourt ?
La milliardaire aurait signé un chèque à l'"Association de financement de l'association de soutien à l'action d'E.Woerth". C'est ce qu'affirme le " Nouvel Observateur" de jeudi. La question de ce versement d'un chèque au mouvement de soutien à Eric Woerth a enflammé la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mercredi après-midi. François Fillon a refusé de répondre sur ce financement accusant le PS de jouer un rôle "indigne".

"Selon Mediapart, il existe en Picardie une "association de soutien à l"action" d"Eric Woerth, un parti intégralement dévoué au ministre du budget puis du travail", écrit le Nouvel Obs. C'est cette association qui aurait reçu un chèque de 7.500 euros en 2010.

Le Nouvel Observateur révèle demain ("Bettencourtgate, la main de l"Elysée", par AC et MFE) que Patrice de Maistre - dont l"avocat est également chargé depuis peu de régulariser les "oublis" fiscaux de Mme Bettencourt - a retrouvé trace non pas de trois, mais de quatre chèques.

Le premier est établi à l"ordre de l"Association de soutien à Valérie Pécresse, - montant, 4600 euros - en ce printemps 2010. Selon Patrice de Maistre, Il n"a pas été débité. Un nouveau chèque de 7500 euros a été directement adressé à la ministre, tête de liste UMP aux régionales et, lui, encaissé en avril. Le troisième chèque, datant aussi de mars et lui aussi honoré un mois plus tard, ne serait pas allé dans la poche de "Nicolas Sarkozy", comme le suggèrent les écoutes, mais à l"association de financement de l"UMP.

"Madame Bettencourt a aussi versé 7500 euros à l"association de financement de l"association de soutien à l"action d"Eric Woerth (AFASAEW) en mars 2010", reconnaît-on dans l"entourage de Patrice de Maistre, affirme le Nouvel-Obs.

L'ex-ministre du budget est au coeur d'une polémique liée aux écoutes de Madame Bettancourt qui ont mis en lumière des fraudes fiscales alors que l'épouse de Monsieur Woerth travaillait à la gestion de la fortune de l'héritière de l'Oréal.

Séance houleuse à l'Assemblée

François Fillon a de nouveau pris la défense d'Eric Woerth mercredi à l'Assemblée nationale, dénonçant le comportement "indigne" du Parti socialiste à l'encontre du ministre du Travail dans la tourmente de l'affaire Bettencourt. Pour le Premier ministre, les socialistes bafouent "la République et la démocratie" en multipliant les questions sur les missions d'Eric Woerth, ancien ministre du Budget et actuel trésorier de l'UMP soupçonné de conflit d'intérêts.

Les socialistes ont réclamé, lors de la séance de questions au gouvernement, des explications sur le financement du parti créé par Eric Woerth, l'Association de soutien à l'action d'Eric Woerth.

Ils ont notamment exigé de savoir s'il avait reçu ou non des dons de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal. "Il n'y a pas un membre du gouvernement qui soit en mesure de répondre à la question que vous posez parce que ce n'est pas son rôle, de la même façon que je ne vous demande pas si M. (Pierre) Bergé finance les campagnes de Mme (Ségolène) Royal ou qui finance les campagnes du Parti socialiste", a déclaré le Premier ministre.

"Il y a dans notre République des lois qui ont été votées par le Parlement sur le financement de la vie publique. Ces lois permettent aujourd'hui à quelque 300 partis politiques d'avoir une existence - sans doute autant à gauche qu'à droite - et d'être contrôlés par la commission de contrôle des comptes de campagne, seule compétente", a-t-il souligné. "La République et la démocratie, ce sont des règles et des principes et vous les bafouez en permanence", a jugé le chef du gouvernement.

Commission d'enquête parlementaire ?

Le président du groupe PS à l'Assaemblée nationale, Jean-Marc Ayrault , a présenté mercredi la proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur l'affaire Bettencourt. Il s'agit de "faire la lumière sur la gestion du dossier Bettencourt par les services du ministère du Budget et de la Justice sous l'autorité de MM. Woerth (mai 2007-mars 2010) et Baroin et de Mme Alliot-Marie", a dit M. Ayrault lors d'une conférence de presse.

Soutien présidentiel

"Si Eric Woerth ne portait pas la réforme" des retraites, "il n'y aurait rien à lui reprocher. Eric est l'honnêteté faite homme et je l'apprécie beaucoup. On se fait donner des leçons de morale par des parangons de vertu. Si je dis à Eric tu dois partir, ça voudra dire qu'il y a donc quelque chose" à lui reprocher, a affirmé le président de la République.

Nicolas Sarkozy s'exprimait lors de la réception des députés UMP à l'Elysée. Il répondait à une question du député de Paris, Bernard Debré, qui, selon des participants, lui a lancé, en allusion à l'affaire Woerth/Bettencourt: "Ca part en vrille. On garde tout notre soutien à Eric Woerth mais doit il rester trésorier de l'UMP?".

"Y a-t-il eu un scandale financier avec l'UMP ? Non! Alors qu'avec le RPR, il y en a eu quelques-uns", a-t-il ajouté dans une nouvelle pique en direction, notamment, de son prédécesseur, Jacques Chirac.

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