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Le Havre dans le brouillard pour les municipales

La particularité du scrutin au Havre ? C'est une première pour tous les candidats. Le socialiste Camille Galap, la communiste Nathalie Nail, le frontiste Damien Lenoir et même le maire sortant, l'UMP Edouard Philippe, n'étaient pas candidat en 2008. La ville n'intéresse pas assez au niveau national pour que les partis commandent des sondages, donc tous avancent à tâtons avant la première échéance de dimanche.
Article rédigé par Laëtitia Heuveline
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Laëtitia Heuveline Radio France)

Chacun ses codes, chacun ses rituels... Edouard Philippe commence systématiquement sa journée par un café dans un bar différent. Il enchaîne deux réunions d'appartement et une réunion publique par jour, sans oublier le porte à porte mais "en revanche, pas de sorties d'école, je suis soucieux de ne pas mélanger l'éducation et la politique ".

Une campagne très active, sa première en tant que tête de liste. Antoine Rufenac lui a cédé son poste en 2010 après 15 ans de mandat mais Edouard Philippe se dit habitué : "J'aborde cette campagne comme toutes les autres, avec beaucoup de concentration, il ne faut rien rater, il faut être précis, il faut être joyeux aussi ! "

Et le sourire ne le quitte pas dans sa tournée des commerçants. Poignée de mains après poignée de mains, il plaisante sur son alimentation et sa forme, s'arrête prendre un énième café et discute des travaux du Volcan, la salle de spectacle havraise qui devrait prochainement accueillir une bibliothèque. Comme si, d'un sens, l'enjeu réel n'existait pas, ou était ailleurs, à savoir dans le camp adverse.

"Il y a une opposition assez forte entre le parti communiste qui est très présent au Havre, à la fois historiquement et numériquement, et le parti socialiste qui est moins bien implanté et qui a moins d'élus. Au niveau national ils sont en désaccord, au niveau local ils sont en bisbille. Ça les dessert peut-être ", explique-t-il.

Le Havre longtemps bastion communiste


Cette analyse du député-maire UMP, la communiste Nathalie Nail la partage en partie. Le Havre était un bastion communiste jusqu'en 1995, le PC a récolté 30% des voix aux dernières municipales, mais le parti socialiste essaye coûte que coûte de se frayer un chemin vers la première force d'opposition. "Je le regrette mais depuis 2001 , se rappelle Nathalie Nail, les socialistes portent la division ."

"J'ai déposé ma liste au dernier moment pour que ce rassemblement s'opère le plus largement possible, eux l'ont déposé dès le mois de janvier... après je constate aussi que dans leur programme ils ont repris beaucoup de mes propositions donc on sera capable de se rassembler, et heureusement. Mais je trouve que c'est dommage ", avoue la communiste qui prône la démocratie participative et qui met en avant sa bataille pour la réouverture d'un bureau de poste dans le quartier de Montmorency.

Division socialiste


Il faut remonter aux primaires pour comprendre le pourquoi de la division socialiste. Le Havre a été une des cinq villes à passer par ce processus. Mais si Camille Galap les a remportées à 57% (face à Laurent Logiou, candidat aux législatives et vice-président du conseil régional de Haute-Normandie) sa liste a été repoussée par les instances locales.

Désavoué, il a menacé de quitter le PS. Depuis, la liste socialiste d'union avec EELV et le PRG a été complétée. Pourtant l'union, la vraie, elle est loin d'être au rendez-vous. Pendant son porte à porte quotidien, l'ancien président d'université, encarté depuis seulement un an, ne veut plus y penser, quitte à faire l'autruche : "Aujourd'hui tout cela est derrière nous, nous sommes en ordre de marche pour gagner la ville du Havre et je n'ai aucun doute sur ma capacité à rassembler les forces de gauche pour gagner cette ville ".

L'inconnue FN


Et face à cette division à gauche, un autre candidat avance lentement ses pions. Le frontiste Damien Lenoir n'a présenté officiellement sa liste que vendredi dernier mais pourrait créer sinon une surprise, au moins une triangulaire.

Les 17% du Front National à la présidentielle font rêver Damien Lenoir : "L'opinion est avec nous, notre nombre d'adhérents a quadruplé en un an. On sent vraiment une vague qui nous pousse ". Et pas question de parler des candidats inscrits contre leur gré, comme c'est le cas dans plusieurs villes de Seine-Maritime, "ici, on a été obligés de faire signer trois fois les mêmes documents à chaque colistier, martèle Damien Lenoir, donc y'a aucun problème ! "

Toujours est-il que d'après la préfecture de Seine-Maritime 32 personnes de quatre communes affirment avoir été flouées par le Front national. FN 76 a, de son côté, décidé de porter plainte pour "manœuvres frauduleuses ".

Les candidats déclarés

Edouard Philippe (Le Havre !)
Nathalie Nail (Le Havre à coeur, liste citoyenne de rassemblement soutenue par le parti communiste français, le parti de gauche, ensemble)
Magali Cauchois (Lutte ouvrière faire entendre le camp des travailleurs)
Damien Lenoir (Le Havre bleu Marine)
Camille Galap  (La mairie pour tous)

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