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Le Grand Paris adopté en Conseil des ministres

Le projet de Grand Paris, amendé par François Fillon, a été adopté ce matin en Conseil des ministres. Le Premier ministre assure avoir pris en compte les préoccupations des élus d'Ile-de-France. Mais le texte nouvelle version provoque toujours autant de méfiance, à gauche et à droite, notamment autour de la question des préemptions de terrains autour du métro automatique.
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Le Grand Paris “ne se fera pas contre les élus mais bien en étroite collaboration avec eux”. C'est François Fillon qui l'affirme dans un courrier envoyé aux grands élus d'Ile-de-France. Mais les élus de la région-capitale, de droite comme de gauche, ont toujours autant de mal à avaler le projet.

La version amendée par le Premier ministre a été adoptée ce mercredi en Conseil des ministres. Le but affiché est d'amplifier le rôle de locomotive économique de la région parisienne. Comment y parvenir ? Grâce à une ligne ferroviaire automatique, un métro automatique, reliant entre eux des “territoires et de projets stratégiques”, soit une quarantaine de gares. Selon Christian Blanc, cette liaison devrait créer une dynamique qui propulserait la région à 4% de croissance dans dix ans et créerait 800.000 emplois sur 15 ans.

Métro automatique

Cette “double boucle” ferroviaire et ses gares pomperaient 20 milliards d'euros sur les 35 attribués par Nicolas Sarkozy au projet de Grand Paris, qui inclue le “plan de mobilisation” de la région. Il est censé traiter les urgences (RER, ligne 13, ...).

Le texte a suscité un tollé chez les grands élus franciliens de gauche qui réclament l'approbation du schéma directeur régional (SDRIF) voté il y a un an par la région Ile-de-France.
Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, et Jean-Paul Huchon, président PS de la région, en tête, ont dénoncé une absence de concertation et un “régime juridique d'exception” que le gouvernement justifie par sa volonté d'aller vite (travaux dès 2012-2013, premières sections en 2017).
De nombreux élus se sont élevés contre le “dessaisissement du STIF” (syndicat des transports d'Ile-de-France) et la possibilité pour la future Société du Grand Paris (SGP) de préempter des terrains de 400 à 500 hectares en moyenne, autour des 40 gares du réseau automatique. Soit au total deux fois la surface de Paris. Jean-Paul Huchon parle de “spéculation immobilière”, pour “confier sans doute des chantiers à des grands du BTP, des majors”. Il dénonce “un déni de démocratie locale” et une “recentralisation napoléonienne”.

Préemption de terrains

A droite, le propos est plus prudent, mais la méfiance est tout aussi grande. la candidate UMP aux régionales, la ministre Valérie Pécresse, a plaidé pour un “meilleur équilibre”. Jean-François Copé, le maire de Meaux (Seine-et-Marne) et chef de file des députés de la majorité prévient que le droit de préemption “va faire débat”. Le député-maire UMP de Saint-Maur-des-Fossés, Henri Plagnol, affirme carrément “qu'il ne peut voter

La réécriture partielle du projet par François Fillon a provoqué une mini-tragi-comédie entre l'Elysée et Matignon. Après un violent clash entre Christian Blanc et le Premier ministre, le président de la République a conforté le premier et réintroduit le droit de préemption contesté, que François Fillon avait modéré. Mais ce matin, chacun a fait comme si ces éclats de voix n'avaient jamais résonné sous les lambris ministériels, Christian Blanc admettant tout juste que le texte devait “être débattu”.

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