Le gouvernement fait machine arrière sur la fiscalité
Le Conseil des ministres de ce mercredi sera sans doute empreint d'une certaine solennité. Celle qui s'attache à la présentation de textes cruciaux : en l'occurrence, il s'agira du projet de loi de Finances 2014, autrement dit du Budget. Dans ses pages figurera bien la suppression de l'abattement fiscal accordé aux parents d'enfants scolarisés au collège ou au lycée. Le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies a d'ailleurs confirmé, la semaine dernière, que cette disposition, tout comme d'autres tout aussi douloureuses, était nécessaire pour financer la prise en charge des étudiants.
Mais si la mesure est bien écrite sur le papier du projet de loi, elle n'est pas pour autant gravée dans le marbre. Les parlementaires socialistes ont tout fait pour cela. A l'approche des élections municipales puis européennes, les élus ont l'épiderme particulièrement sensible à tout ce qui peut
irriter leurs potentiels électeurs. Et dire que les sondages ne sont pas
bons revient à donner dans le doux euphémisme.
"NOUS SOMMES A VOTRE DISPOSITION" (Pierre Moscovici)
Les journées parlementaires du PS, qui s'achèvent ce mardi, ont reflété cet état d'esprit. Si le Premier ministre déclare assumer les hausses d'impôts pour sauver la face, en réalité, le gouvernement est nettement plus souple. Matignon susurre que cette disposition est amendable et reconnaît ainsi aux parlementaires le droit de placer le curseur où ils le souhaitent : "il faut rappeler, car c'est important pour le Premier ministre, Bernard Cazeneuve (ministre du Budget) et pour moi, qu'il y a un dialogue avec les groupes parlementaires qui se tiendra pendant les discussions ", assure le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici devant les parlementaires. "Nous sommes à votre disposition ! ", leur lance-t-il. "On a bien compris, la porte est ouverte ! ", répond le député PS Thomas Thévenoud.
Rétropédalage ou pas, le gouvernement a à coeur de montrer qu'il desserre l'étau sur le pouvoir d'achat. La semaine dernière, Jean-Marc Ayrault a ainsi annoncé une décote pour les ménages et les retraités les plus modestes, "une mesure de pouvoir d'achat qui est très importante ", soulignait le Premier ministre. Selon le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Christian Eckert (PS), l'ensemble des nouvelles mesures de soutien aux plus démunis représentait "un milliard et demi " d'euros. En braquant ainsi le projecteur sur ce qu'il consent à abandonner, le gouvernement évite de trop évoquer ce qu'il maintient, comme les mesures concernant les mutuelles collectives.
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