Le gouvernement dans le flou sur les radars
Les radars, c'est comme le cassoulet. Pour savoir ce qu'ils donnent, il faut attendre que ça tiédisse. Et attendre, wait and see, comme disent les Britanniques, c'est ce que les automobilistes vont devoir faire avant de savoir ce qui sortira du chaudron gouvernemental sur la signalisation des radars routiers.
Dernier épisode en date de cette saga : le ministre de l'Intérieur Claude Guéant assure qu'il n'y aura bientôt plus de panneaux indiquant des radars fixes. " Je
confirme qu'ils seront bien enlevés", a souligné le ministre mardi soir sur France 2.
La position avait un peu évolué au fil de la journée. Un peu plus tôt, Claude Guéant s'était offert quelques ronronnements de députés UMP, en annonçant la fin de la campagne d'éradication des panneaux. Trente-six panneaux ont été démontés, et “il n’y en aura pas un de plus avant concertation locale” a expliqué le ministre de l'Intérieur. Certains députés UMP se targuaient alors d'avoir remporté leur bras de fer avec le gouvernement en obtenant un moratoire sur le démontage des panneaux.
Comment expliquer ce grand écart ? Entre les deux déclarations, Matignon est passé par là. Les services du Premier ministre ont confirmé la fin de la signalisation systématique des radars fixes, sur le ton de ceux qui sifflent la fin de la récréation : “L'arbitrage est là, le Premier ministre a été clair ce matin”, tranche Matignon.
Mais comme les bords de routes ont horreur du vide, les panneaux routiers seront remplacés par des radars “pédagogiques”, qui ne donnent que la vitesse, sans sanctionner. Mais attention, certains radars “pédagogiques” ne seront pas suivis de radars fixes. C'est là le piège.
Il fallait déjà se concentrer un peu pour appréhender la philosophie du système. Mais là, il n'est même plus certain que la concentration suffise. Dans la nouvelle version donnée par Matignon, “il pourra y avoir des radars pédagogiques, le signalement d'une zone où sont pratiqués des contrôles réguliers (...) ou encore -ce qui pourrait se faire assez vite- des messages variables sur les autoroutes pour prévenir d'itinéraires sous contrôle, mais on est bien sur la fin de l'annonce systématique des radars fixes”.
Mais les choses se corsent encore quand le ministère de l'Intérieur jure qu'entre Claude Guéant et François Fillon, il n'y a “aucune divergence”. Précision nécessaire en effet.
Grégoire Lecalot, avec agences
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