Le discours de Nicolas Sarkozy s'attirait lundi les foudres de la plupart des éditorialistes de la presse écrite
Ceux-ci dénoncent une stratégie de "diversion" et de "surenchère" à même de galvaniser l'extrême droite.
De son côté, Le Figaro, proche de la majorité au pouvoir, consacre un éditoral à la situation au Pakistan et reste factuel sur le dossier de l'insécurité.
Pour Philippe Waucampt dans Le Républicain Lorrain, "il semble bien que Nicolas Sarkozy ait poussé jusqu'à son point extrême le discours que la droite classique est capable de tenir sur la sécurité. Et que, faute de résultats, se posera un jour ou l'autre la question de l'alliance avec un Front national".
"Que le chaos règnant dans certains quartiers nécessite une réponse ferme, chacun le souhaite, mais doit-on sans cesse en rajouter dans les propos belliqueux (...), les mesures répressives, et les projets de loi sécuritaires?" commente Dominique Quinio dans La Croix.
Dans Libération, Fabrice Rousselot fustige "la surenchère comme stratégie de diversion" et explique qu'"englué depuis des semaines dans l'affaire Woerth-Bettencourt, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau décidé à creuser le sillon sécuritaire". A se lancer dans la "ruée vers son or électoral", complète Matthieu Verrier de La Voix du Nord.
"Comme à de sombres époques, il a désigné à la vindicte populaire un ennemi de l'intérieur: l'étranger. Etranger et donc coupable de tout", s'alarme Patrick Le Hyaric dans L'Humanité. Ce faisant, le chef de l'Etat "crédite et valide les idées de l'extrême droite", ajoute le directeur du quotidien communiste et député européen.
Selon Bruno Dive, de Sud-Ouest, "l'idée est claire: empêcher les électeurs qui avaient quitté Jean-Marie Le Pen en 2007 de revenir vers sa fille [Marine, NDLR] en 2012".
Mais Olivier Picard (Les Dernières Nouvelles d'Alsace) estime que la stratégie peut se révéler à double tranchant pour Nicolas Sarkozy "qui rend les armes au vieux chef du Front national en validant ses concepts, si longtemps jugés irrespirables, pourtant, par la droite classique. Une reconnaissance inespérée !" Cela fait dire à l'éditorialiste alsacien que "la famille Le Pen vient de passer un excellent week-end politique".
Dans La Montagne, Daniel Ruiz s'inquiète lui aussi de "cette manière dangereuse d'effacer les frontières entre la droite et l'extrême droite que Nicolas Sarkozy légitime ainsi plutôt que de l'attaquer". Car "ce qui importe à Nicolas Sarkozy, c'est un deuxième bail à l'Elysée et, pour cela, tous les moyens semblent bons", assure Jacques Guyon, éditorialiste de La Charente Libre.
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