Le débat sur l’identité nationale en berne
Depuis son lancement en octobre dernier, près de 350 débats ont été organisés un peu partout en France. Un débat “utile et nécessaire”, appelé à se pérenniser, assure-t-on, même si on concède des dérapages. Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, parle malgré tout d’un “succès populaire”. Eric Besson avait initialement prévu d'en tirer les premières conclusions à l'occasion d'un colloque, avec une possible intervention du président Nicolas Sarkozy.
Aujourd'hui, nombreux sont les élus de la majorité qui craignent que ce débat ne coûte des voix au camp présidentiel lors des élections régionales des 14 et 21 mars.
Eric Besson, qui dit tout “assumer”, estime au contraire que
sa démarche a démontré l'aspiration des Français à “un renouveau du pacte républicain”.
Selon une enquête TNS Sofres, qui n'interroge pas les personnes sélectionnées sur le bien-fondé du débat, 65% des Français considèrent que l'identité nationale a tendance à s'affaiblir.
Soixante-seize pour cent des sondés jugent qu'il existe une identité nationale française, 74% se sentent fiers d'être Français et 93% pensent qu'être Français se définit par un ensemble de droits et de devoirs.
Une série de propositions
Les mesures seront dévoilées par le Premier ministre à l’issu du colloque gouvernemental.
Eric Besson aurait même soumis vendredi plusieurs idées à Nicolas Sarkozy et François Fillon.
Un “livret citoyen”, sorte de manuel civique serait distribué aux élèves de CE2, ou encore la création d'un serment civique, une déclaration des droits et des devoirs des personnes nouvellement naturalisées, sont au nombre des propositions.
_ Nadine Morano a précisé hier qu'elle proposerait d'inclure dans le contrat d'accueil et d'intégration des étrangers, en vigueur depuis juillet 2007, une mention indiquant que la France est opposée au port du voile intégral et aux mutilations sexuelles féminines.
_ Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a souhaité “qu'on aille encore plus loin sur ce qu'est aujourd'hui le nécessaire pacte républicain”.
L'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a déploré pour sa part “un constat d'échec”.
Mikaël Roparz, avec agences
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