Le débat attendu de l'entre-deux-tours, "un match à grand spectacle"
Des millions de téléspectateurs devraient assister au duel de l'entre-deux tours. Le débat Sarkozy-Hollande s'annonce comme "un match à grand spectacle". Un rituel à l'impact médiatique certain mais qui n'a fondamentalement "jamais changé la donne".
A partir de 20h 35, jeudi 26 avril, Nicolas Sarkozy et François Hollande passeront leur dernier "grand oral" d'avant second tour lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Ils seront, séparément, sur le grill pendant une cinquantaine de minutes, interrogés par Nathalie Saint-Cricq, François Lenglet et Fabien Namias sous la direction de David Pujadas.
Cet ultime "tour de chauffe" draînera-t-il plus de téléspectateurs que chacune des deux émissions prises séparément auxquelles les protagonistes ont participé ? Il précèdera d'une semaine exactement l'unique confrontation entre les deux hommes programmée avant le 6 mai et organisée par France 2 et TF1. Ce débat sera retransmis par de nombreuses chaines de télé et stations de radio.
Ce "duel" est l'un des rendez-vous les plus attendus de l'entre-deux tours. Un moment où le plateau de télévision choisi pour l'occasion prend des allures de ring, et pour lequel les candidats se préparent depuis des semaines. Le débat qui opposera Nicolas Sarkozy à François Hollande devrait réunir des millions de téléspectateurs et d'auditeurs.
Un impact médiatique uniquement
Selon Christian Delporte, expert en communication politique, ceux-ci "veulent être fiers de son champion", et attendent "la confirmation qu'[ils ont] fait le bon choix". Autrement dit, ils attendront que leur favori "terrasse l'adversaire".
Pourtant, tient à préciser M. Delporte, également spécialiste de l'histoire des médias, "aucun débat n'a jamais changé la donne politique", comme les sondages l'ont démontré.
"Le véritable impact est médiatique. Les Français, eux, entendent ce qu'ils veulent entendre et jugent leur favori le meilleur". Objectif donc : mobiliser son camp, et pousser ses électeurs vers les urnes. D'où la nécessité de faire du spectacle selon M. Delporte : "Mieux vaut un seul débat, qui accroît le tension dramatique", relève-t-il.
Un symbole
Et la fonction symbolique de cette joute, devenue traditionnelle depuis le face-à-face Valéry Giscard d'Estaing/François Mitterrand en 1974, reste cruciale.
"Aucun débat ne ressemble à un autre." Et celui-ci reste risqué pour les candidats, même si rien ne démontre son influence sur les indécis.
La nouveauté en 2012 ? "C'est la position de challenger du président de la République sortant, une première. Il va devoir se découvrir, être offensif, sans être agressif. François Hollande lui va devoir encaisser les coups, sans paraître mou", prévient M. Delporte, auteur de l'ouvrage "Les grands débats politiques" (Flammarion).
L'image avant les propos
De chaque côté, les équipes sont mobilisées. Formules, répliques, esquives et provocations sont étudiées.
"Toutes les 'petites phrase' sont préparées à l'avance", affirme M. Delporte. Dix à douze personnes sont là pour conseiller leur poulain sur la gestuelle, le ton de la voix, le 'look'" car les gens "retiennent davantage l'image que les propos".
Chaque candidat suit aussi d'intenses séances de "media training" pendant lesquelles un comparse joue le rôle de son adversaire.
Retrouvez l'anthologie des "phrases assassines" ici.
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