Le centre ébranlé et la droite ulcérée, après le "choix" de François Bayrou

"Il a pris cette décision à la seule aune de l'intérêt du pays, de l'intérêt national ". Marielle de Sarnez, la fidèle, fait le service après-vente de la déclaration "historique " du leader du MoDem. François Bayrou a osé. Non pas appeler à voter pour François Hollande, comme le pressaient de nombreux cadres de son mouvement, mais quand même. Avouer voter personnellement pour le candidat du PS, il franchit là un gué inédit.

"Je suis un peu triste du choix de François Bayrou" Jean Arthuis (MoDem)

François Bayrou en appelle ainsi à ceux -anciens-UDF, gaullistes et droite républicaine et sociale- qui ne se reconnaissent pas dans le programme et les excès de Nicolas Sarkozy. Pari risqué ? En 2007, il avait déjà refusé d'apporter son soutien à Nicolas Sarkozy et avait alors suscité une belle hémorragie au sein de ses troupes. Mais aujourd'hui, le MoDem a changé. L'éloge des frontières de Nicolas Sarkozy par exemple a fini de détourner une partie de l'électorat centriste de candidat sortant.

Pourtant, certaines voix au centre ont avalé de travers hier en entendant François Bayrou."Nous avons mené campagne avec la conviction que Hollande sur le plan économique, financier, européen, était dans le déni du réel. Je suis un peu triste ", déclare le sénateur Jean Arthuis qui veut refonder la famille centriste au centre droit.

"C'est l'effondrement psychologique d'un homme" (UMP)

La droite elle s'étrangle de ce qui apparaît comme une ultime trahison. "C'est l'effondrement psychologique d'un homme qui arrive au bout d'une impasse politique. C'est la mort d'une famille politique qu'il avait hérité puissante ", déplore l'UMP Guillaume Peltier, qui appelle les "orphelins de François Bayrou à rejoindre la grande famille de la droite et du centre ".

"François Bayrou à la conscience de l'enjeu" (Hollande)

La gauche elle goûte le choix de François Bayrou. D'autant que le choix "personnel " de Bayrou vaut tout sauf un encombrant ralliement. Le candidat socialiste a salué le choix d'un homme libre.