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Laurent Fabius nommé ministre des Affaires étrangères

Ex "plus jeune premier ministre" de France, Laurent Fabius a été nommé mercredi 16 mai, ministre des Affaires étrangères. Un joli retour pour celui qui s'était opposé à François Hollande en défendant le "non" au traité européen de 2005.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Laurent Fabius en mars à Paris (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Ex "plus jeune premier ministre" de France, Laurent Fabius a été nommé mercredi 16 mai, ministre des Affaires étrangères. Un joli retour pour celui qui s'était opposé à François Hollande en défendant le "non" au traité européen de 2005.

Enarque et normalien, âgé de 65 ans, Laurent Fabius est devenu l'un des ministres les plus importants du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Tout un symbole pour un homme qui s'était opposé frontalement à François Hollande sur le traité constitutionnel européen. Lors de ce vote de 2005, François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste, avait défendu le "oui" tandis que Laurent Fabius avait maintenu son engagement en faveur du "non", malgré un vote interne du PS en faveur du "oui".

Malgré cette coupure entre les deux hommes, aggravé par le choix pro-Aubry de Laurent Fabius lors des primaires, l'ancien Premier ministre a hérité de la responsabilité de préparer la première année du quinquennat de François Hollande, en cas de victoire de ce dernier. Un travail important qu'a validé François Hollande.

Une longue carrière politique

Laurent Fabius est entré au PS en 1974 où très vite il est entré dans l'équipe de François Mitterrand. En 1981, il obtient un poste de confiance en obtenant le ministère du budget. Dans les autres gouvernements dirigés par Pierre Mauroy, il occupa le poste de l'industrie.

En 1984, il devient pour deux ans, le Premier ministre. A 37 ans il est alors le plus jeune chef du gouvernement de la Vème République.

Pendant ces deux ans à Matignon, il marque son passage en rajeunissant la communication gouvernementale et en affirmant moderniser le pays. Cette période est marquér par deux affaires, le Rainbow Warrior coulé par les services français, sans que, semble-t-il, le Premier ministre en ait été averti et l'affaire du sang contaminé qui a longtemps pesé sur son avenir, malgré son acquittement par la justice.

Après la réélection du Président François Mitterrand et la victoire de la gauche aux élections législatives de 1988, il est élu président de l'Assemblée nationale par ses pairs. Il occupe cette fonction jusqu'en 1992.

Malgré le soutien de François Mitterrand, il a toujours eu du mal à s'imposer à la tête du PS, notamment à la suite d'un mémorable combat avec Lionel Jospin lors du congrès de Rennes en 1990. Finalement arrivé à la tête du parti en 1992, il doit quitter ce poste à la suite de la défaite de la gauche en 1993.

Retour au premier plan

Après la victoire de la gauche en 1997, il retrouve le gouvernement, en devenant de 2000 à 2002, le ministre de l'économie de Lionel Jospin.

Dès la fin 2004, il s'engage dans une critique du traité constitutionnel européen. Il choisit très tôt de se prononcer pour le "non", qui l'emportera largement. Dans cette campagne, il côtoie notamment un autre membre du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon.

En 2006, il décide de se lancer dans l'élection présidentielle en affrontant lors de la primaire socialiste Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn. Il est battu et termine troisième de la compétition.

2011-2012 marque donc un retour au premier plan pour Laurent Fabius, européen convaincu et partisan depuis longtemps d'une Europe dite des "cercles", qui consiste a ne pas placer tous les pays européens au même niveau d'intégration dans l'Union européenne.

Ce sera peut être cette ligne qu'il défendra au Quai d'Orsay.

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