Laurent Fabius a précisé quelles seraient les premières mesures suivant une éventuelle victoire
En cas de victoire de François Hollande, quelles seraient les premières mesures du gouvernement durant les mois qui suivront ? C'est à cet exercice que s'est livré l'ex-premier ministre Laurent Fabius, dans Les Inrockuptibles à paraître jeudi 21 mar
L'ancien premier ministre Laurent Fabius, qui a été chargé par le candidat socialiste de préparer les 100 premiers jours de la gauche en cas de victoire, a précisé quelles pourraient être les premières mesures prises dans les mois suivant l'élection dans un entretien accordé aux Inrockuptibles à paraître jeudi.
"De la mi-mai jusqu'au 17 juin", soit avant la fin des élections législatives, "le gouvernement sera nommé, des changements concrets seront décidés (par exemple l'amélioration de la retraite pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans, une augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, la baisse de rémunération du Président et des ministres, le blocage pour trois mois des marges sur l'essence)", a affirmé le député de Seine-Maritime.
"Après le 17 juin, l'Assemblée nouvelle sera en place, les mesures les plus importantes pourront intervenir", a-t-il poursuivi.
Ainsi, "il faudra prendre des décisions tout de suite, notamment en matière financière, fiscale et sociale : une loi de finances rectificative, une loi de financement de la Sécurité sociale rectificative, un programme pour Bruxelles sur les finances publiques", a-t-il rappelé.
"Discussion d'ensemble"
"Il en sera de même à la rentrée pour l'éducation, la décentralisation, le logement. Une discussion d'ensemble devrait avoir lieu sur la situation économique et sociale, puis des négociations spécialisées sur l'emploi, les retraites, l'éducation, la santé...", a-t-il ajouté.
Sur le plan international, "le calendrier sera aussi très rempli. Dès son élection, le nouveau président devrait rencontrer la chancelière allemande. Dans la troisième semaine de mai, se tiendra le G8 à Camp David, puis le sommet de l'Otan à Chicago portant notamment sur l'Afghanistan et la défense antimissile", a résumé M. Fabius, en rappelant que "la France confirmera le retrait de ses troupes pour avant fin 2012".
"Ensuite, auront lieu le G20 au Mexique et le vingtième anniversaire de la Conférence de Rio sur l'environnement. Fin juin, au sommet européen, on évoquera en particulier les propositions sur la croissance, la gouvernance et les équilibres financiers", selon lui.
Hollande, "une extrême intelligence"
A noter que dans ce même numéro des Inrockuptibles, deux autres anciens Premiers ministres socialistes, Michel Rocard et Lionel Jospin, ont chanté les louanges de François Hollande, l'un vantant son "extrême intelligence", l'autre jugeant le candidat PS capable de laver l'affront de 2002.
"François Hollande cumule deux gros avantages : il est d'une extrême intelligence, il comprend tout. L'économie, cela n'intéressait pas François Mitterrand. Hollande a su apprendre", a affirmé ainsi M. Rocard, ex-Premier ministre du président défunt.
Lionel Jospin a jugé pour sa part l'ancien premier secrétaire du PS en mesure de venger sa défaite de 2002. "Si la gauche ne s'était pas divisée il y a dix ans, au moment de la présidentielle, chacun voulant tirer trop vite sa part du feu, et tout le monde, finalement, se brûlant, nous serions sans doute restés au pouvoir. On a le sentiment d'avoir perdu dix ans. Je crois que François Hollande peut effacer ce sentiment", a-t-il jugé.
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