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La vente du domaine de 58 hectares comprenant l'hippodrome de Compiègne avait été refusée en 2003 par l'Etat

C'est ce qui ressort d'une lettre publiée dans Le Canard enchaîné mercredi.L'hebdomadaire avait annoncé en juillet qu'Eric Woerth avait "bradé" pour 2,5 millions d'euros une parcelle de la forêt de Compiègne (Oise) comportant un golf et l'hippodrome, lorsqu'il était ministre du Budget.
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Vue aérienne de l'hippodrome de Compiègne (AFP/JULIEN BARBARE)

C'est ce qui ressort d'une lettre publiée dans Le Canard enchaîné mercredi.

L'hebdomadaire avait annoncé en juillet qu'Eric Woerth avait "bradé" pour 2,5 millions d'euros une parcelle de la forêt de Compiègne (Oise) comportant un golf et l'hippodrome, lorsqu'il était ministre du Budget.

Eric Woerth avait alors vivement contesté l'interprétation du Canard enchaîné et défendu le prix qu'il avait fixé.

Hervé Gaymard avait jugé en 2003 que "la vente n'était pas possible" légalement
Le journal satirique publie désormais une lettre de l'ex-ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard, refusant la vente sollicitée par la société locataire du lieu. Dans ce courrier daté du 13 août 2003 et adressé à l'ex-président de la Société des courses de Compiègne (SCC), Armand de Coulange, Hervé Gaymard refuse de vendre le domaine, estimant qu'elle "n'est pas possible" du point de vue légal.

La SCC "souhaiterait devenir propriétaire du terrain d'une superficie d'environ 58 hectares, qu'elle occupe en forêt domaniale de Compiègne", écrit alors Hervé Gaymard. "Compte tenu de la législation concernant les forêts domaniales, je vous informe qu'une cession par vente n'est pas possible. En revanche, un échange serait envisageable si la Société des courses de Compiègne offrait un terrain forestier de la même importance et d'une valeur suffisante", ajoute-t-il.

"Or la Société des courses de Compiègne ne dispose pas actuellement d'un tel patrimoine foncier. C'est pourquoi une telle opération ne peut être réalisée, sauf bien sûr, à trouver une offre équivalente au regard de ce type de transaction", ajoute le ministre de l'époque.

Interrogé par l'AFP, Hervé Gaymard a confirmé l'existence de cette lettre mais a affirmé n'avoir "aucun commentaire à ajouter". Selon le journal satirique, la lettre a été authentifiée par Hervé Gaymard.
Interrogé par l'AFP sur cette lettre, le ministère de l'Agriculture a indiqué que cette vente du domaine comportant l'hyppodrome de Compiègne, a donné lieu à des "discussions" avec Bercy.

Ministère de l'Agriculture: discussions houleuses
Interrogé par l'AFP sur cette lettre, le ministère de l'Agriculture a indiqué que cette vente du domaine comportant l'hyppodrome de Compiègne, a donné lieu à des "discussions" avec Bercy.

Selon l'hebdomadaire, le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a lui aussi "bel et bien tenté de s'opposer à cette vente illégale". En vain, et ses services "en auraient, de rage, bouffé toute une moissonneuse-batteuse" écrit le Canard.

"Mais solidarité gouvernementale oblige", commente le journal, le ministre avait finalement affirmé que la vente de l'hippodrome s'était faite "en plein accord" avec ses services. Il avait également dénoncé un "acharnement" contre M.Woerth.

Le responsable du ministère de l'Agriculture a expliqué que le "souci était qu'il n'y avait pas de diminution de la surface forestière en France". La solution finalement trouvée, "nous permettait de
racheter, grâce au produit de la vente, une surface équivalente en terme de forêt ou de terres à planter en forêt", a-t-il ajouté, invoquant une "analyse juridique qui permettait de faire ça".

Réaction

Le PCF a estimé mercredi que si des "soupçons existaient" autour d'Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt, "il y a désormais un mensonge avéré" du ministre du Travail.

Eric Woerth, actuel ministre du Travail et ancien trésorier du parti présidentiel UMP, est depuis plusieurs semaines au coeur de la tourmente de l'affaire Bettencourt. Il est sous la menace d'une procédure devant la Cour de justice de la République, juridiction d'exception qui juge les crimes et délits commis par les membres du gouvernement "dans l'exercice de leurs fonctions".

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