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La "révolution" en marche au PS

Le parlement du parti socialiste a approuvé hier à la quasi unanimité le principe de primaires ouvertes et du non-cumul des mandats. Les militants se prononceront eux le 1er octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Dès son arrivée hier à la Mutualité à Paris, Martine Aubry a balayé le sujet médiatique de la semaine, les soupçons de fraudes sur son élection à la tête du parti, ravivés par la publication d’un livre brûlot. "J'ai mieux à faire aujourd'hui", a-t-elle d’emblée prévenu. Et effectivement son programme était ambitieux : "donner le coup d'envoi de la rénovation du PS".

Objectif atteint semble-t-il, avec une rénovation en forme de "révolution". Le conseil national du PS, le parlement du parti a en effet approuvé par 251 voix contre 5 et une abstention un questionnaire élaboré par une commission --toutes tendances--
dirigée par le député Arnaud Montebourg, chargé de la rénovation.

Ce questionnaire sera soumis au vote des militants le 1er octobre prochain. Ils devront répondre à douze questions proposant cinq chantiers de rénovation.

  • Réforme-phare: les primaires ouvertes "aux citoyens qui souhaitent le changement en 2012", une première en France pour désigner le candidat des socialistes à la présidentielle, avec mandat au Bureau national de les "organiser ensemble avec les formations de gauche qui le souhaitent".

  • Autre chapitre de cette "petite révolution institutionnelle", selon Aurélie Filippetti, le non-cumul des mandats que le PS s'imposera unilatéralement: pas de cumul entre un mandat de parlementaire et un exécutif local et limiter à
    trois mandats successifs les présidents d'exécutifs locaux. Députés et sénateurs PS devront faire "un choix au moment de leur renouvellement" aux prochaines sénatoriales et législatives, a précisé M.
    Montebourg. Les proches de Bertrand Delanoë souhaitaient un mandat unique
    intégral, voeu qui n'a pas été soumis au vote.

  • Enfin, sera proposée la création d'une autorité "indépendante et incontestée chargée de faire respecter les règles d'éthique" et notamment de garantir la sincérité des scrutins internes. Martine Aubry préconise une "personnalité extérieure" à la direction pour la diriger. Pour Arnaud Montebourg, cette "forme de justice indépendante" du PS fera "en sorte que la menace qu'on utilise la justice contre le parti ne soit pas
    efficace". Allusion à Ségolène Royal, candidate malheureuse au congrès de Reims, qui a évoqué une éventuelle saisine de la justice.

  • Autres chantiers: parité "totale", notamment dans toutes les instances du parti et assouplissement des règles d'adhésion.

    Alors certes, plusieurs grands tenors socialistes étaient abscents hier à la Mutualité, comme François Hollande,
    Ségolène Royal ou Laurent Fabius. Bertrand Delanoë a fait quant à lui une brève apparition. Mais il semble que Martine Aubry ait réussi à reprendre les cartes en main, après la polémique de la semaine sur son élection comme première secrétaire du PS. Hier, elle a appelé les socialistes à écrire un "grand livre" celui du "projet", avec "deux chapitres": refondation de nos idées et refondation du parti. S'érigeant en gardienne du PS, elle en a appelé aux mânes de Jean Jaurès,
    dont on fête le 150e anniversaire: "je ne laisserai pas abîmer le Parti
    socialiste de l'intérieur, je ne laisserai pas le Parti socialiste insulter de
    l'extérieur".

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