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Vidéo Refus d'étendre le congé en cas de perte d'un enfant : Gabriel Attal reconnaît une erreur politique et propose d'aller "plus loin"

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le secrétaire d'Etat Gabriel Attal a évoqué mardi sur France Inter la possibilité de renforcer l'extension du congé en cas de perte d'un enfant, par exemple en l'ouvrant aux parents d'enfants majeurs.

Le vote des députés de la majorité contre l'allongement du congé de deuil de 5 à 12 jours pour les parents ayant perdu leur enfant était "une erreur, une erreur d'appréciation politique, une erreur politique", a reconnu, à son tour, mardi 4 février sur France Inter, le secrétaire d'Etat Gabriel Attal, après plusieurs jours de contrition publique de la majorité sur ce sujet.

J'entends qu'il y a eu une erreur, et qu'elle est grave. Les Français attendent mieux et on va faire mieux.

Gabriel Attal

à France Inter

"Le 3 mars, poursuit le secrétaire d'Etat, on va enrichir cette proposition de loi au Sénat. On ira sans doute plus loin que ce qui était prévu au départ, les députés LREM vont nous y aider. Au départ, la mesure prévoyait que ça concernait les enfants jusqu'à 18 ans. On considère qu'il faut que ça aille plus loin : quand vous avez 50 ans et que vous perdez votre enfant de 25 ans, on peut considérer que vous avez droit à ces droits renforcés".

Tollé à droite comme à gauche

Les députés de la majorité avaient rejeté jeudi la proposition de loi du député du Nord (UDI) Guy Bricout, suivant l'avis du gouvernement. La ministre du travail, Muriel Pénicaud, avait alors expliqué, à l'Assemblée nationale, que le gouvernement ne voulait pas d'un congé qui "serait payé à 100% par l'entreprise".

Ce rejet avait provoqué de très vives réactions des oppositions de gauche et de droite, un tollé sur les réseaux sociaux, et une indignation exprimée aussi par plusieurs chefs d'entreprises, pour qui cette mesure ne posait pas problème. Le président du Medef avait même demandé un nouveau vote de la proposition de loi, s'y disant lui aussi favorable.

Face à cette levée de bouclier générale, Emmanuel Macron s'est emparé du dossier, en demandant à son gouvernement de "faire preuve d'humanité". Un recadrage qui a provoqué un virage à 180 degrés des ministres et députés de LREM.

Pas une séquence "idéale", de l'aveu de Gabriel Attal

Interrogé sur les nombreux couacs qui touchent la majorité ces derniers jours - circulaire Castaner retoquée par le conseil d'Etat, critiques de cette même instance sur la réforme des retraites, propos de Nicole Belloubet sur la liberté d'expression -, Gabriel Attal a concédé que ce n'était pas "une séquence idéale" pour le gouvernement.

"Je ne vais pas vous faire de la langue de bois en disant 'tout va bien dans le meilleur des mondes et c'est parfait', ce n'est pas vrai", a dit le secrétaire d'Etat, qui a invité à regarder "l'action globale du gouvernement : l'apprentissage qui explose, les chiffres du chômage qui ont baissé de trois points, je considère que ça va dans le bon sens."

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