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"Le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête" : un député LREM accusé de sexisme après avoir attaqué une sénatrice EELV sur Twitter

De nombreux internautes ont critiqué Joachim Son-Forget et l'ont accusé de sexisme. Le député LREM des Français de l'étranger s'est défendu, mardi, auprès de franceinfo. 

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Joachim Son-Forget, le 21 février 2018, dans l'Assemblée nationale.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Sur Twitter, Joachim Son-Forget n'a pas pris de vacances. Le député LREM des Français de l'étranger a attaqué vertement la sénatrice Esther Benbassa, dimanche 23 décembre, sur le réseau social. "Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer. Vous le sentez l’amalgame violent maintenant ?", a-t-il écrit dans un message adressé à l'élue écologiste.

 

"Il m'insulte sur mon physique et me harcèle"

Sur Twitter, de nombreux internautes ont immédiatement dénoncé une attaque sexiste (parfois en insultant à leur tour Joachim Son-Forget). Plusieurs responsables politiques ont aussi pris la parole sur le réseau social pour soutenir Esther Benbassa. C'est notamment le cas de la sénatrice UDI de l'Orne, Nathalie Goulet, ou de l'adjoint à la mairie de Paris et tête de liste du PCF pour les élections européennes, Ian Brossat. "Qu’attendez-vous pour condamner les propos sexistes et minables de votre député ?" a de son côté écrit le député socialiste Luc Carvounas, interpellant le patron des députés LREM Gilles Le Gendre. 

Le 25 décembre, Esther Benbassa a fini par réagir sur son compte Twitter. "Il m'insulte sur mon physique et me harcèle : 50 tweets en 97 minutes", a affirmé la sénatrice. 

Joachim Son-Forget a en effet répondu aux dizaines d'internautes qui l'accusent de sexisme en postant des photos d'Esther Benbassa sur le réseau social.

"Ce n’est pas une attaque sexiste"

Ce tweet en réponse à Esther Benbassa et les photos postées peuvent-ils être considérées comme du sexisme et du cyber-harcèlement ? "Ce n’est pas une attaque sexiste, se défend auprès de franceinfo Joachim Son-Forget. Le problème, c’est elle et sa méthode : elle falsifie une phrase qui aurait été prononcée par la Première dame dans le but de faire croire à mépris de classe vis-à-vis des Français les plus modestes. Le sexisme, c’est une parade."

Dans son message initial, le député LREM répond à un tweet de la sénatrice reprenant une citation attribuée à Brigitte Macron dans un article du Monde titré "Depuis la crise des 'gilets jaunes', la vie à huis clos d'Emmanuel Macron". L'article évoquait les nombreuses insultes et menaces proférées contre le président de la République lors de ses déplacements récents ("Enculé", "On vous hait", "Salope, j'espère que tu vas crever", etc). "Je connais cette violence et cette vulgarité, ce sont les mêmes qui étaient déposées dans la boîte aux lettres de mes parents, lorsque j’ai rencontré Emmanuel", aurait dit la Première dame, selon Le Monde. Ce à quoi Esther Benbassa a répondu, le 22 décembre : "Brigitte Macron déplore la violence et la vulgarité des GiletsJaunes. Ce n'est donc pas violent, la pauvreté ? Et elle n'est pas vulgaire, l'arrogance aux dents blanches des riches et des puissants ?"

"Il est expliqué dans mon tweet que c’est une démonstration d’amalgame violent et que ce n’est en aucun cas quelque chose que je pense", se défend Joachim Son-Forget, assurant qu'il ne fait "rien par hasard et surtout pas les tweets". 

Je lui montre que quand on fait des amalgames violent, on peut choquer. Ce n’est pas une affirmation de Joachim Son-Forget qui dit : 'Madame Benbassa se met trois tonnes de peinture sur la tête'.

Joachim Son-Forget

à franceinfo

Comment explique-t-il le fait d'avoir posté ensuite une cinquantaine de fois des photos d'Esther Benbassa en réponse à ceux qui l'accusent de sexisme ? "J’ai posté deux photos que je trouvais très drôles, explique-t-il. L’une où on voit madame Benbassa avec un panneau au-dessus de la tête sur lequel est inscrit 'Je ne me tairai jamais'. Et l’autre qui a une demande politique que je trouve d’un loufoque au possible." Sur le second cliché, lors d'une manifestation, la sénatrice brandit une pancarte avec le slogan : "Plus de cannabis, moins de police."

"Ai-je posté une seule photo pour attaquer physiquement madame Benbassa ? La réponse est non", affirme le député LREM. Et d'ajouter : "En plus, je n’ai même pas l’impression qu’elle soit très maquillée sur cette photo, si on veut aller jusque-là."

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