La perspective de reprise s'éloigne pour les salariés de Goodyear à Amiens-Nord
Environ 750 salariés, selon la CGT qui a affrété 13 autobus
pour l'occasion, ont embarqué au petit matin, en direction de la région
parisienne. Sur le parking de leur usine à Amiens (Somme), Franck Jurek, délégué CGT, s'est réjoui de la mobilisation :
"C'est une mobilisation très forte. Les salariés qui vont rester ici (à Amiens-Nord), ce sont quelques cadres. Pour le reste c'est usine morte."
Les salariés sont arrivés devant le siège social de l'entreprise peu après 9 heures, où ils se sont retrouvés encerclés par les forces de l'ordre, mobilisées en masse.
La journée de mardi est importante, car un comité central
d'entreprse se déroule au siège social de l'entreprise Goodyear à
Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Les salariés comptent bien se faire
entendre, alors qu'il devrait être question du projet de fermeture de l'usine d'Amiens-Nord,
annoncée le 31 janvier dernier, et qui menace 1.173 emplois. Mais impossible pour eux de rentrer dans le bâtiment, très bien gardé par les forces de l'ordre, alors que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est inquiété la semaine dernière du "risque d'explosion sociale" .
Le Cce démarre #Goodyear pic.twitter.com/GWLUcD8s
— Laëtitia Heuveline (@LHeuveline) February 12, 2013
Ils ne sont pas seuls à manifester. Des salariés de PSA,
ArcelorMittal ou encore Sanofi les ont retrouvés pour une grande
mobilisation contre les nombreux plans sociaux en cours dans le pays.
Egalement sur place, des salariés de Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône) ou encore de Ford. Des échauffourées ont éclaté ; les CRS ont notamment fait usage de gaz lacrymogènes. Le délégué CGT de Goodyear Mickaël Wamen a accusé la direction d'avoir "fait venir des casseurs" .
ça chauffe un peu sur la #manif #goodyear pic.twitter.com/5HviDuMH
— Marion L'Hour (@MarionLHour) February 12, 2013
Et pendant ce temps, la reprise s'éloigne...
Alors que les salariés se regroupaient devant le siège de Goodyear, ils ont appris une bien mauvaise nouvelle.
Contrairement aux espoirs suscités la semaine dernière, le ministre du Redressement productif a annoncé mardi matin par communiqué (voir ci-dessous) que le repreneur potentiel, le groupe Titan International, avait décidé de ne pas reprendre les négociations. Arnaud Montebourg l'affirme, le gouvernement travaille à trouver une alternative, et il a demandé à l'Agence française des investissements internationaux (AFII) de chercher un repreneur.
Autre membre du gouvernement à s'emparer du sujet mardi matin, le ministre du Travail Michel Sapin, qui estime que le site d'Amiens-Nord "aurait peut-être pu être sauvé dans les mois passés si le dialogue avait été de qualité" . Il faisait référence au projet de reprise déposé par Titan l'année dernière, prévoyant le reprise de 537 emplois, un plan refusé par la CGT selon le ministre.
Par ailleurs, l'usine Goodyear d'Amiens-Nord "n'est pas dans le radar de Michelin" a déclaré, en marge d'une conférence de presse, le patron du groupe de pneumatiques français Jean-Dominique Senard.
L'annonce de l'abandon de la piste Titan a été accueillie par des huées devant le siège de Goodyear. A l'issue du CCE, les manifestants sont restés sur place pour faire entendre leur colère.
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