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La gauche digère mal les "pains aux chocolat" de Jean-François Copé

En évoquant au détour d'un discours les quartiers où "les enfants se font arracher leur pain au chocolat par des voyous", Jean-François Copé a déclenché une polémique sur la Toile. Polémique qui s'étend aujourd'hui au monde politique.
Article rédigé par Olivier Bénis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Philippe Arnassan Maxppp)

La phrase serait sans doute passée inaperçue si elle n'avait pas été relayée (et moquée) massivement sur Twitter. En meeting à Draguignan, le secrétaire général de l'UMP évoque "les quartiers où il peut comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes" . Avec une image forte : les enfants agressés pour des raisons religieuses. Un exemple qu'il décline aussi sur son compte Twitter.

La petite phrase fait mouche, elle déclenche même une vague de réactions impressionnante. Pendant quelques heures, le réseau social va critiquer et surtout parodier la métaphore boulangère du candidat à la présidence de l'UMP. De multiples façons...

Mais d'autres dénoncent aussi une droitisation du discours de Jean-François Copé, une manière de faire de l'oeil aux électeurs de Marine Le Pen.

Une polémique reprise par la sphère politique

C'est d'ailleurs ce qui fait réagir à gauche aujourd'hui. La polémique a enflé sur Twitter, et c'est là que réagit aussi Harlem Désir, le premier secrétaire par intérim du PS.

SOS Racisme a également réagi face à que l'association considère comme "une récupération d'un concept d'extrême droite" .

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, dénonce elle "la volonté manifeste de Jean-François Copé d'intrumentaliser le vivre ensemble" . "Le jour où il voudra s'exprimer sereinement au lieu de chercher à exploiter les peurs et les fantasmes, alors je serai prête à l'écouter."

Dimanche matin le Premier ministre a également réagi indiquant qu'il "n'acceptait pas la méthode de Copé qui rappelle trop les cinq années que nous venons de passer ". "Ce n'est pas en stigmatisant, en diabolisant qu'on sortira des problèmes de la France ", a ajouté Jean-Marc Ayrault sur RTL.

Mauvais procès, pour le principal intéressé. Jean-François Copé explique qu'il voulait défendre l'idée "qu'il y a des petites scènes du quotidien qui sont autant de petites blessures, de petites souffrances qui, parfois, sont plus grandes qu'on ne le croit" .

Des "histoires de cour d'école" (PCF)

Le PCF, lui, fustige dans un communiqué des "histoires de cour d'école. Jean-François Copé a sans doute dû se faire voler son goûter par un plus grand que lui dans la cour de récréation. Peut-être est-ce cela qui l'oppose aujourd'hui à François Fillon."

François Fillon, son rival dans la course à la présidence de l'UMP, est justement favori des sondages. L'élection aura lieu le 18 novembre prochain. D'ici là, la tension entre les deux adversaires ira sans doute croissant.

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