La France de retour dans l'OTAN 43 ans après?
Le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'Otan, que le président Nicolas Sarkozy pourrait officialiser aujourd’hui fait débat même au sein de la majorité. Il faut dire que la position est assez paradoxale.
Pourquoi l'avoir quitté?
En 1966, De Gaulle quitte le commandement intégré de l'Otan, notamment après le refus de Washington de son idée d'un directoire anglo-américano-français.
En passe, après la bombe A, d'acquérir la bombe H et une flotte de sous-marins lance-engins, la France était alors assurée de jouer un rôle autonome dans l'équilibre de la Guerre froide. Avec son statut de puissance occupante en Allemagne, de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et son arsenal atomique, la France s'estimait en mesure de jouer sa propre partition.
De Gaulle ferme alors des bases américaines et canadiennes dans l’Hexagone mais il ne revient pas sur son appartenance à l’Alliance atlantique.
Depuis la fin de la Guerre froide, la question vis-à-vis de l’Otan se pose de nouveau. François Mitterrand avait fait un premier pas en acceptant que "la France participe à un débat d'apparence technique sur l'emploi des troupes de l'Otan".
Puisque la France doit s'impliquer de plus en plus dans des opérations de l'Otan dans les Balkans et en Afghanistan, Jacques Chirac décide alors de siéger de nouveau aux réunions des ministres de la Défense et à celles du Comité militaire des chefs d'état-major.
Mais sa première tentative de réintégration échoue en 1996, n'ayant pu obtenir le commandement naval régional de Naples (Italie). Malgré cet échec, le mouvement de rapprochement se poursuit et depuis 2004, le drapeau français flotte même à nouveau au SHAPE, le quartier général de l'Otan à Mons (sud de la Belgique).
Aujourd'hui, la France explique que, puisqu'elle participe aux opérations de l'Alliance, mieux vaut, pour des raisons de cohérence et d'efficacité, prendre part à toutes les étapes de leur préparation. En tout cas, cela risque d’être un des arguments du chef de l’Etat. L'indépendance de sa force de dissuasion nationale n'est plus remise en cause depuis longtemps, la France et les Etats-Unis collaborant même à un programme de simulation d'essais nucléaires. Paris pourra aussi rassurer ses alliés européens et travailler à une défense commune européenne.
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