La droite a vivement réagi aux propos de Ségolène Royal estimant que le "système Sarkozy" était "corrompu"
"C'est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics", un "pouvoir qui profite d'une totale impunité", a dit la présidente PS de Poitou-Charentes, interrogée mardi sur l'affaire Bettencourt.
"Les propos de Mme Royal sont injurieux et ne sont pas acceptables dans une démocratie", a répliqué le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre.
"On doit servir et non pas se servir"
"Dans quel autre pays, un ministre serait encore en place dans les conditions que les Français connaissent aujourd'hui ?", a lancé Ségolène Royal en demandant la "transparence". "Il serait sommé de s'expliquer. Il serait au moins suspendu en attendant qu'une enquête impartiale ait lieu", a-t-elle poursuivi. "Je demande une enquête impartiale et je demande ce qui se fait dans n'importe quelle autre démocratie", a insisté l'ex-candidate socialiste à la présidentielle, évoquant "un effondrement des valeurs morales".
"Le système Sarkozy aujourd'hui est corrompu", a-t-elle assuré. "C'est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics", "c'est un pouvoir qui perd tout sens du bien commun" et "c'est un pouvoir qui profite d'une totale impunité", a-t-elle expliqué. "C'est un pouvoir qui mélange la chose privée et chose publique".
Nicolas Sarkozy "devrait donner l'exemple, comme l'a dit Dominique de Villepin, il doit renoncer à l'achat de son avion privé" de "180 millions d'euros", a-t-elle affirmé, en allusion au fait que le chef de l'Etat comme le premier ministre et ses ministres devraient disposer à l'automne d'un nouvel Airbus A-330 spécialement aménagé.
Il faut que "les ministres reviennent à un niveau de rémunération" d'avant 2007. Il faut "rétablir l'ordre républicain", "la République du respect", a-t-elle demandé. "On doit servir et non pas se servir", a-t-elle assuré.
Pour Mme Royal , "les riches sont protégés par un ministre du Budget qui est de plus trésorier de l'UMP".
Vives réactions à droite
Les propos de l'ex-candidate PS à la présidentielle ont suscité de nombreuses réactions à droite. "Ségolène Royal est purement démagogique et curieusement nostalgique", s'est indigné la ministre de la Famille, Nadine Morano. Elle s'est plue à rappeler que "quand Madame Royal était ministre", les fonds secrets "faisaient régner l'opacité". "On n'est plus dans une époque où François Mitterrand élevait sa fille cachée et entretenait sa maîtresse aux frais de la République", a-t-elle lancé.
Son collègue à la Jeunesse, Marc-Philippe Daubresse, a dénoncé des "propos inadmissibles", un "comportement malhonnête et immoral". "L'effondrement des valeurs morales, c'est quand les représentants du principal parti d'opposition ne savent plus maîtriser leurs propos, quand ils font feu de tout bois et crachent sans hésiter sur la République", a-t-il ajouté.
"Les propos de Mme Royal sont injurieux et ne sont pas acceptables dans une démocratie", a déclaré le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre dans un communiqué. "Mettre en cause un ministre [Eric Woerth, dans le cadre de l'affaire Bettencourt], et au-delà le président de la République sur la base de simples allégations est un comportement ignoble", a dit le porte-parole. "Mme Royal a choisi depuis bien longtemps d'agresser le président de la République pour faire parler d'elle", a-t-il ajouté.
Pour le député UMP Eric Raoult, "la Dame blanche socialiste fait le procès en sorcellerie du président et du gouvernement pour ne pas se faire oublier, mais ce n'est pas l'insulte qui fait l'argument". Elle "préfère un nouveau populisme de gauche, qui sent l'extrémisme et la haine", a-t-il ajouté.
Les "injures" de Ségolène Royal ne sont "pas acceptables", a dénoncé l'ex-premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin. "Avec Mme Royal, ce qui est excessif est insignifiant et je pense vraiment qu'aujourd'hui il y a trop de violence dans la société pour qu'on se permette de mettre de la violence excessive en politique", a ajouté le sénateur de la Vienne.
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