La "détermination" de Nicolas Sarkozy sur l'instauration d'une règle d'or budgétaire est "intacte", selon l'Elysée
Plusieurs médias croient savoir que le président de la République pourrait renoncer à convoquer le Congrès (réunion de l'Assemblée et du Sénat) pour inscrire dans la Constitution l'obligation de présenter des budgets de l'Etat équilibrés.
"Selon nos informations, de source élyséenne, le chef de l'Etat a tranché: il ne prendra pas le risque 's'il n'est pas sûr de disposer d'une majorité', selon les mots d'un de ses proches conseillers", affirme ainsi Libération mercredi. Une modification de la Constitution devant le Congrès doit pouvoir atteindre la majorité requise des trois cinquièmes.
"La détermination du président sur la règle d'or est intacte, expliquait-on mercredi à l'Elysée, rapporte l'AFP. "Les consultations à Matignon viennent simplement de commencer", a-t-on relevé. Le premier ministre François Fillon entame ce mercredi une série de concertations sur cette règle de contrôle des déficits budgétaires. Premier invité: Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Dénat. Il recevra jeudi le président du Modem, François Bayrou, et le sénateur de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC.
Pour faire passer l'inscription de l'équilibre budgétaire dans la Constitution, Nicolas Sarkozy a absolument besoin que les socialistes votent le texte. Les élus socialistes ont toujours dit qu'ils voteraient contre "la pseudo-règle d'or". Ils se refusent à tomber "dans le piège tendu par la droite". Le PS reproche notamment à Nicolas Sarkozy d'"être responsable des deux tiers du déficit" actuel.
Le ministre de l'Economie, François Baroin, et Valérie Pécresse ont attaqué les
socialistes mardi à l'Assemblée, et en particulier François Hollande, en leur demandant de ne pas "esquiver leur responsabilité".
De son côté, l'UMP apparaît divisé sur cette question. Le secrétaire général de la formation majoritaire y est, lui, très favorable pour mettre le PS en difficulté et pousse le chef de l'Etat à agir. De son côté, le président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, voit au contraire dans cette affaire un "grand risque" vis-à-vis des marchés en cas d'échec. Selon lui, "il n'est pas nécessaire" de pousser Nicolas Sarkozy "au suicide politique ".
Libération rapporte que "la plupart des proches du chef de l'Etat ont milité, depuis plusieurs jours, pour ne pas prendre le risque d'un vote négatif du Congrès qui serait très mal interprété par les agences de notation".
Pour le député-maire de Nice, Christian Estrosi, "le président de la République a raison de pousser de toutes ses forces vers cette règle d'or". Mais vu "l'irresponsabilité des socialistes", il propose "qu'on ouvre un débat sur la possibilité d'avoir un référendum".
Et qu'en pense l'opinion ? Une enquête IFOP-Paris Match, rendue publique mardi, apporte un élément de réponse. "74 % [des personnes interrogées au cours de l'enquête] n'en ont pas parlé, 26 % l'ont fait et même 35 % des sympathisants UMP, chiffres qui n'incitent pas vraiment à en faire en enjeu de congrès constitutionnel", relève l'institut de sondages.
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