La croissance française révisée à la baisse en 2008

"Nous atteindrons 2% en 2007, je pense que nous serons dans cette zone également en 2008", a déclaré Christine Lagarde, "exactement sur la même ligne" que François Fillon, la veille. Le Premier ministre avait laissé entendre mardi que la croissance française pourrait être moins forte que prévue cette année, en raison notamment de la hausse des prix du pétrole et des matières premières, alors que le gouvernement tablait jusqu'à présent sur une hausse du PIB comprise dans une fourchette de 2 à 2,5%, avec un "point médian" à 2,25%.

Pour la ministre de l'Economie, les difficultés économiques aux Etats-Unis accentuent les risques pour l'Europe, même si les fondamentaux de l'économie européenne sont "bons". Début décembre, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait dressé un tableau peu encourageant de l'économie française, jugeant que la croissance devrait rester inférieure à 2% en 2008.

Christine Lagarde doit accompagner aujourd'hui le président de la République à Sens, pour un déplacement sur le thème de la "libération de la croissance" économique, notamment dans le secteur du bâtiment qui rencontre des difficultés de recrutement.

Hier, Nicolas Sarkozy a promis lors de ses voeux aux "forces vives de la nation" de continuer à "libérer" le potentiel de croissance de la France en "libérant l'activité des Français", sans apporter aucune réponse sur le pouvoir d'achat.

Le Parti socialiste dénonce de son côté un "aveu d'impuissance" sur les engagements de campagne du président. "On en revient en catimini à une très classique politique de rigueur qui asphyxiera un peu plus encore les foyers français et la croissance" a déclaré Julien Dray, porte-parole du PS.