La crise grecque remet l'Europe dans la campagne présidentielle
L'ancien chef du gouvernement italien, Massimo D'Alema, critique "l'absence de vision" de l'Union européenne et "la faillite de la politique d'austérité" en Grèce. Une démarche commune Hollande-D'Alema-Di Ruppo est annoncée pour mars prochain.
L'ancien premier ministre de gauche italien a critiqué samedi "l'absence de vision" de l'Europe, alors qu'à Athènes, les protestations se multiplient contre les nouvelles mesures d'austérité imposées à la Grèce par Bruxelles et les Etats européens.
"Dictature du monopole" européen
Grèves et manifestations sont programmées tout le week-end contre les mesures imposées à la Grèce en échanges de liquidités destinées à assurer le remboursement de sa dette. Des militants du front communiste syndical grec Pame ont déployé samedi matin sur l'Acropole d'Athènes deux banderoles géantes dénonçant "la dictature du monopole" de l'Union européenne (UE) envers la Grèce qui doit adopter ce week-end un nouveau plan d'austérité
Le plan d'austérité a été approuvé par le gouvernement de coalition grec (de l'extrême-droite au Pasok) malgré la démission de plusieurs ministres. Il doit encore être voté par le parlement dimanche, d'où la tension qui règne dans un pays en pleine récession (le nombre de chômeurs vient de dépasser la barre des 20%).
"Faillitte de la politique d'austérité"
"La gestion de la crise grecque est un exemple éclairant de l'absence de vision, de leadership européen. La crise grecque est précisément le résultat du manque d'initiative européen, du manque de solidarité", a affirmé M. D'Alema, figure de la gauche italienne, qui fut notamment président du Conseil de 1998 à 2000. L'Europe est selon lui confrontée "à la faillite de la politique d'austérité. Qui étrangle l'économie. Qui impose des sacrifices insupportables", affirme cette figure respectée de la politique italienne dans un entretien au quotidien belge "Le Soir".
L'Union européenne ne "doit pas être le Fonds Monétaire international des années 1970, celui qui imposait des plans drastiques en Amérique latine", juge M. D'Alema. Tout en espérant que les pays de la zone euro puissent trouver un accord sur l'aide à la Grèce, cette expérience montre selon Massimo D'Alema que "nous avons besoin d'un changement profond, de réorienter les politiques européennes", vers "la relance, l'emploi , la solidarité" ainsi qu'une gestion commune de la dette publique des pays de la zone euro, avec notamment des euro-obligations, ainsi qu'une taxe sur les transactions financières.
Initiative des gauches européennes
Un discours qui rejoint celui de François Hollande. D'ailleurs M. D'Alema entend présenter, en mars, à Paris, avec le candidat socialiste à la présidentielle française François Hollande et le Premier ministre belge, le socialiste Elio Di Rupo, une "déclaration commune" sur l'Europe.
Une démarche qui fait écho à la volonté du candidat François Hollande de remettre en cause le traité européen négocié à Bruxelles et accepté par Paris. François Hollande a, en effet, clairement annoncé, s'il est élu, qu'il n'accepterait pas ce traité, pas encore été ratifié, et qu'il l'amendera en y ajoutant des mesures concernant la croissance.
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