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La circulaire sur les Roms agite le monde politique

Un Etat qui atteint les valeurs républicaines, selon François Bayrou, une "affaire scandaleuse" pour le PRG Jean-Michel Baylet. La circulaire sur les Roms provoque de vives réactions à gauche. A droite, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a affirmé qu'il ignorait l'existence de ce texte. Le patron de l'UMP, Xavier Bertrand, de son côté, "assume" la circulaire.
Article rédigé par franceinfo
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Depuis que le texte de la circulaire demandant aux préfets de démanteler “en priorité” les campements de Roms a été rendu public, les boulets rouges volent. Et chacun tente de “tirer les marrons” du feu politique.

A gauche, la réaction ne s'est pas fait attendre. Le PS, qui a déjà massivement pris position contre la politique sécuritaire sortie du discours de Grenoble, espère tenir le bout de fil qui va lui permettre de défaire le tapis sous les pieds du gouvernement. L'ex-premier secrétaire, François Hollande, estime que la circulaire “va sans doute être déférée au Conseil d'Etat”. “Ca dépasse tout ce que l'on pouvait connaître jusqu'à récemment dans la conception de la République”, fulmine-t-il. Harlem Désir, eurodéputé PS, demande à la Commission européenne “d'engager une procédure d'infraction à l'encontre du gouvernement français pour que cesse le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms”. Le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, annonce qu'il interrogera le Premier ministre sur les suites qu'il compte donner à cette affaire.

Au centre, mais toujours dans l'opposition, François Bayrou, rappelle “que ce type d'attitude et de choix est illégal en France
” (voir la vidéo).

A droite, le silence est quasiment d'or. Le patron de l'UMP, Xavier Bertrand, a décidé de ne pas essayer de ramer à contre-courant, mais d'exploiter à fond le filon. Il a déclaré qu'il assumait “tout à fait” la politique d'expulsion des Roms. Il fustige “l'hypocrisie” du PS et des “associations de bien pensants”. Il dénonce “les faux semblants de celles et ceux qui ne vivent pas à côté des camps illégaux de Roms”.

Ce matin, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, l'un des chefs d'orchestre de cette politique, s'est tout de même montré beaucoup plus prudent. Il a affirmé ne pas avoir eu connaissance de la circulaire du ministère de l'Intérieur.

Il a aussi désigné celui qui risque bien d'être le porteur du chapeau sur le plan politique : le directeur de cabinet de Brice Hortefeux. “C'est à lui qu'il faut poser la question”, a laissé tomber le ministre.

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