Cet article date de plus de douze ans.

La caravane du second tour des jeunes socialistes envoyée en mission à Hénin-Beaumont

La caravane des jeunes socialistes s'est rendue vendredi 27 avril à d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) - le FN y a réalisé un score élevé -, afin de convaincre les électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen de choisir François Hollande au second tour.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Distribution de tracts sur le marché d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) le 27 avril (DR)

La caravane des jeunes socialistes s'est rendue vendredi 27 avril à d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) - le FN y a réalisé un score élevé -, afin de convaincre les électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen de choisir François Hollande au second tour.

Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), envoyé spécial - D'emblée, les passants sont distants, voire méfiants. Sur le marché d'Hénin-Beaumont, les habitants n'aiment pas parler de politique. "Ça fait fuir les clients", dit un commerçant.

Alors tracter ici un vendredi d'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, afin de montrer que "François Hollande a des propositions pour l'emploi, le pouvoir d'achat et la réindustrialisation", selon Thierry Marchal-Beck, président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), c'est comme mettre le doigt là où ça fait mal.

Mais pour ce Lillois d'origine, "c'est une terre socialiste ici, c'est normal de venir".

Un militant distribue des tract (DR)

Marine Le Pen présente aux législatives

Considérée comme le fief de Marine Le Pen depuis que son ancien maire socialiste, Gérard Dalongeville, a été mis en examen en avril 2009 pour "détournement de fonds publics" et "corruption", la ville d'Hénin-Beaumont concentre plusieurs symboles à elle seule.

Cette commune du Pas-de-Calais est en crise et ses finances sont au plus mal. Plus de 35 % des Héninois ont voté pour la candidate du Front national au premier tour de l'élection présidentielle Marine Le Pen.

Ancienne conseillère municipale de 2008 à 2011, elle envisage de se présenter dans la circonscription aux prochaines élections législatives.

Un taux de chômage élevé

Omar travaille sur le marché depuis une vingtaine d'années. "T'as intérêt à voter François Hollande, sinon tu rentres chez toi", lance-t-il à un collègue, d'un ton provocateur.

Isabelle, fonctionnaire et mère de famille, réagit vivement quand une militante lui tend un tract. "On en a ras-le-bol !, s'exclame-t-elle. A chaque élection, c'est la même chose."

"Déçue par le Parti socialiste", elle ne votera pas pour Nicolas Sarkozy au second tour, "c'est sûr", et envisage de s'abstenir. "Dès qu'un ville est en déficit, le Front national prend des voix", constate-t-elle.

"On retrouve souvent les mêmes arguments et les mêmes refus", déplore Elise, une jeune socialiste.

Etre irréprochable et exemplaire

"Plus que jamais, il faut être irréprochable et exemplaire", souligne Thierry Marchal-Beck. Pour lui, "le problème de l'exemplarité constitue le fond de scène [de la présidentielle]".

Du reste, à Hénin-Beaumont où le taux de chômage est de 19 %, les habitants espèrent peu pour l'emploi et le pouvoir d'achat.

"Ceux qui ont voté pour le Front national ont exprimé une forme d'inquiétude, analyse Antony Aly, secrétaire national du MJS. Alors on essaie de répondre avec des propositions de François Hollande sur la tarification sociale de l'électricité ou l'encadrement des loyers."

La caravane poursuit sa route

Le maire de Carvin, Philippe Kemel, sur le marché d'Hénin-Beaumont le 27 avril (DR)

Renée apostrophe le maire de Carvin (Pas-de-Calais), Philippe Kemel, venu en renfort.

"Je suis très déçue par Gérard Dalongeville, souffle cette retraitée, voisine de l'ancien maire, qui a du mal à boucler les fin de mois. Il ne savait pas dire non, mais il n'a pas fait grand-chose."

"Ça va s'améliorer", lui répond l'élu socialiste, pour la rassurer.

"Le problème, c'est la mentalité des gens, explique Philippe Kemel. C'est l'égoïsme complet. Mais ce n'est pas une terre du Front national : plus de 60 % des Héninois n'ont pas voté pour Marine Le Pen."

Ce n'est pas l'avis de Steeve Briois, conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais (Front national), qui a fait un tour sur le marché, en fin de matinée. "Ils distribuent des tracts, et alors ?, demande-t-il en souriant. Ça ne changera pas grand-chose, nous on est là tous les jours."

Avant de conclure : "Avant c'était le fief de Gérard Dalongeville, maintenant c'est le fief de Marine Le Pen".

La caravane, elle, est samedi à Lens et à Carvin.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.