La bataille des retraites arrive au Sénat
A un moment où le gouvernement donne l'impression de camper sur ses positions, la marge de manœuvre pourra sembler réduite. Pourtant, le Sénat a bien l'intention de faire entendre sa petite musique, dans cette partition si controversée de la réforme des retraites.
Près de 1.200 amendements ont été déposés - dont 559 par le groupe communiste, 332 par le socialiste, 142 par l'UMP. Voilà qui pourra prendre un certain temps : contrairement à l'Assemblée nationale, le règlement du Sénat ne prévoit pas de temps limite...
La gauche a également déposé trois motions de procédure pour contrer le texte : renvoi en commission, motion préalable, irrecevabilité.
Enfin, last but not least, les trois groupes de gauche devaient déposer une motion référendaire, pour que le projet de loi soit soumis à référendum.
Bref, la bataille s'annonce âpre. Plus difficile au Sénat qu'à l'Assemblée sans doute : l'UMP n'y dispose pas seule de la majorité absolue, elle aura donc besoin des voix centristes.
D'où, peut-être l'avancée formulée hier par le président du Sénat, Gérard Larcher : bloquer l'âge du taux plein à 65 ans pour les mères de trois enfants ou plus. Une disposition transitoire, pour celles nées entre 1950 et le début des années 60. “Environ 100.000 femmes seraient concernées, pour celles nées jusqu'en 1963”, explique-t-il dans Les Echos.
Par médias interposés, cinq ministres, dont Eric Woerth, répondent, dans une tribune publiée dans Le Monde à ce qu'ils appellent des “idées reçues” en matière de retraite des femmes - devenue un des principaux enjeux du débat.
_ Sans nier la réalité “intolérable” des écarts de pension, ils estiment que
la situation s'améliore, et surtout que les “femmes ont maintenant des carrières
d'une durée équivalente à celles des hommes”.
Mais le salaire ne suit pas... Pour le gouvernement, l'enjeu se situe désormais surtout dans la réduction des écarts de salaires (près de 30% en moyenne) qui se répercutent sur le niveau des pensions.
Quoi qu'il en soit, les sénateurs auront sans doute du mal à faire abstraction du mécontentement de la rue - et du durcissement qui se fait sentir : déjà, le premier syndicat de la RATP, la CGT, appelle à la grève illimitée à compter du 12 (voir article).
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