L'Université d'été de l'Alliance, sans Hervé de Charrette
Interrogé par l’AFP, Hervé Charrette n’y va pas par quatre chemins. " Je ne veux pas participer ou assister aux chicaillas qu'il y a depuis trop longtemps entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo ", explique-t-il. "Je suis l'un des membres fondateurs de l'Alliance et la création d'une nouvelle force politique française à une grande importance à mes yeux. Et j'enrage de voir les chausse-trappes, les mauvais procédés, l'inertie, la maladie de la langueur dont le projet me parait aujourd'hui atteint", poursuit l'ancien ministre des Affaires étrangères. Et de conclure : " Quand MM. Borloo et Morin auront réglé leur problème, tout ira mieux ".
"Je suis, mes amis, dans ma dernière ligne droite. Très bientôt je parlerai aux Français" (Jean-Louis Borloo)
Les intéressés, qui se sont affichés côte à côte à la mi-journée pour un déjeuner, tentent de leur côté de désamorcer la crise et de faire passer le message : l’Alliance est unie, avec des différences, oui, mais pas de différents. Pas sûr qu’ils réussissent à en convaincre les quelques milliers de militants qui sont attendus tout le week-end à la Grande-Motte et qui se posent surtout cette question : Y aura-t-il UN candidat centriste pour 2012 et si oui, lequel ?
Si l'idée de primaire est exclue chez les partisans de Jean-Louis Borloo, qui n’a toujours pas dit s’il était lui-même candidat, Hervé Morin n'y a pas complètement renoncé. Mais ce week-end, l'apaisement semble être le mot d'ordre. " Il n'y a aucun désaccord entre nous sur la stratégie ", a assuré le président du Parti radical à la tribune. Jean-Louis Borloo qui l'assure : " Je suis, mes amis, dans ma dernière ligne droite. Très bientôt je parlerai aux Français ".
"Oui, il faut un candidat centriste à l'élection présidentielle ", affirme Hervé Morin. Oui, mais...
De son côté, Hérvé Morin essaie de dissimuler son agacement. "Entre le 10 septembre et l'automne, nous saurons bien trouver les voies et les moyens pour écrire ensemble cette histoire", a-t-il affirmé aujourd'hui à la Grande Motte. Hervé Morin qui a pourtant lâché à l'adresse de son challenger dans la course à l'investiture centriste pour 2012 : "Chacun est libre d'annoncer sa candidature au moment qu'il juge le plus opportun, même si dans notre cas de figure, il serait mieux en effet qu'on y réfléchisse ensemble ".
De loin, *François Bayrou en appelle, lui, à "l’unité retrouvée". "Regardons seulement les devoirs que nous avons à remplir (...) l'urgence est que les divisions cèdent la place, sur des bases saines, à une unité retrouvée, plaide le président du MoDem dans une tribune parue aujourd’hui dans le Figaro. Réaction de Jean-Louis Borloo : "Il est tout seul alors, il s'invite". L’unité a dû se perdre un peu en chemin.
Cécile Mimaut, avec agences
- François Bayrou sera l’invité de l’émission Radio France Politique, dimanche 11 septembre, de 18h10 à 19h00. A suivre en direct sur franceinfo.fr et sur politique.radiofrance.fr
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