L'UMP tente de faire taire les voix discordantes
Mobiliser, mobiliser, mobiliser. C'est le maître-mot de l'UMP à trois jours du second tour. La stratégie de communication est claire : non, le premier tour n'a pas été un échec pour le parti majoritaire. Non, l'abstention n'était pas un message adressé au gouvernement.
_ La faible participation est "l'expression d'une attente et d'une incompréhension" des électeurs vis-à-vis de ce que peut faire la région pour eux et non pas celle d'un "mécontentement" affirme ainsi Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP.
Une ligne officielle qui ne satisfait pas tous les élus du parti majoritaire... Certains le disent de manière feutrée, comme Alain Juppé : sur son blog, le maire de Bordeaux estime qu'après ce "dimanche noir pour la démocratie", une "réflexion s’impose désormais sur le rythme des réformes, la méthode selon laquelle elles sont lancées et préparées".
"On devrait dire qu'on a entendu leur message"
D'autres y mettent moins de formes... "Croit-on vraiment mobiliser les abstentionnistes en répétant que tout va bien ? On devrait plutôt dire qu'on a entendu le message et qu'on va rectifier" affirme Philippe Dallier, sénateur (app-UMP) de Seine-Saint-Denis. "Ce vote apparaît comme un signal à prendre en compte" estime Pierre Méhaignerie, vice-président du conseil national de l'UMP, sur son blog.
Et ces élus de la majorité ont trouvé leurs coupables : débat sur l'identité nationale, taxe carbone et surtout politique d'ouverture.
"À force de confier missions, rapports et responsabilités à la gauche, on est parvenu à faire comprendre aux électeurs qu’il était plus logique de donner directement le pouvoir à celle-ci" tempête Christian Vanneste, député du Nord, sur son blog.
Devant ce mécontentement qui gronde dans les médias et sur Internet, Nicolas Sarkozy s'efforce de maintenir ses troupes unies. A cette fin, il s'est entretenu hier avec le patron de l'UMP Xavier Bertrand et avec le chef de file des députés de la majorité Jean-François Copé. Tout en se tenant à distance de la campagne électorale.
_ Tandis que le chef de l'Etat se tient à distance de la campagne électorale, François Fillon est en première ligne pour tenter de faire taire les voix discordantes : "Tous ceux qui veulent, par des critiques qui sont des critiques inutiles, affaiblir la majorité commettent une faute contre cette majorité".
Céline Asselot
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