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L'UMP et le gouvernement font bloc derrière le ministre de l'Intérieur

Le gouvernement vole au secours du ministre de l’Intérieur après ses propos jugés racistes lors de l'université d'été de l'UMP début septembre. Brice Hortefeux dénonce une tentative de "lynchage médiatique". La droite met aussi en cause le rôle d'internet dans la violente polémique.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Charles Platiau)

Le ministre de la Relance Patrick Devedjian et son collègue de l'Immigration Eric Besson estiment que l'épisode témoigne d'un “fonctionnement malsain de la Toile”. Ce sont selon eux, des propos tenus dans le cadre privé.
_ Le secrétaire général de l'UMP monte aussi au créneau.
Xavier Bertrand dénonce une polémique orchestrée par l'opposition.

Pour la LICRA, la polémique est “close”

Reçue à sa demande place Beauvau ce dimanche, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme a estimé que la polémique était “close”.
Pour Richard Serero, de la LICRA “nous jugeons cette rencontre positive dans la mesure où le ministre a réaffirmé que ce sont des propos qu'il n'a pas tenus, et a réaffirmé son engagement républicain contre toutes les formes de discrimination.”

Brice Hortefeux, habitué des propos polémiques

La gauche continue de son côté de demander la démission du ministre, en considérant au contraire que ces paroles dénotaient des idées profondes de Brice Hortefeux.
_ La gauche souligne que le ministre de l’intérieur, un proche de Nicolas Sarkozy a déjà plusieurs fois dans le passé tenu des propos équivoques de la même nature, notamment lors d'une cérémonie publique concernant sa collègue du gouvernement Fadela Amara.

De son côté, le collectif “SOS Soutien O Sans Papiers” va déposer une plainte contre Brice Hortefeux devant la Cour de justice de la République.
_ Dans un communiqué, le collectif estime que le ministre de l'Intérieur “a commis l'infraction de diffamation raciale (...) ainsi que celle de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes (...) en raison de leur appartenance à une ethnie ou à une race déterminée.”

Des images censurées ?

Les images des propos du ministre de l’Intérieur ont été filmées par des journalistes de la chaine Public Sénat.
Hélène Risser, la présidente de la société des journalistes de Public Sénat explique que “lorsqu'il a tenu les propos litigieux, Brice Hortefeux n'était pas dans un cadre privé, mais suivi par une équipe de cette chaîne câblée, avec caméra et micro identifié par un logo”.
Des images qui n’avaient d’ailleurs pas été diffusées au départ.
Les dirigeants de la Chaîne parlementaire et de Public Sénat, nommés par les présidents UMP des deux assemblées, expliquent leur “censure” initiale notamment par la mauvaise qualité sonore de l'enregistrement.
La vidéo a finalement été diffusée par la suite après que l'enregistrement eut “fuité” sur le site du Monde.fr.

L’Elysée soutient son ministre

Nicolas Sarkozy a répliqué qu'il n'avait “pas de temps à perdre avec cette polémique”.
Le chef de l’Etat exclut d'éventuelles excuses pour les propos controversés de Brice Hortefeux.
_ Un bémol tout de même : selon l’entourage du président de la République, Nicolas Sarkozy aurait reproché à Brice Hortefeux “un excès de décontraction” dans son attitude à l'égard des militants UMP.
Le président n'aurait pas apprécié que le ministre de l'Intérieur, mais aussi le président du groupe UMP de l'Assemblée, Jean-François Copé, “fassent les malins devant les militants.”

Mikaël Roparz

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