L'UMP a entériné samedi à Paris les 22 listes de la majorité pour les régionales et multiplié les appels à l'unité
Le conseil national de l'UMP a approuvé les 22 listes avec 60% des voix, signe d'un certain mécontentement dans les rangs du parti présidentiel.
Chef de file de la campagne, François Fillon a lancé un appel à la mobilisation en défendant la politique de réformes de son gouvernement, qu'il a opposée au "conservatisme" des socialistes.
Les listes métropolitaines ont été approuvées à seulement 60% des quelque 700 délégués présents salle Equinoxe, près de la porte de Versailles, score médiocre qui reflète le mécontentement de certains cadres contraints de composer avec les alliés de l'UMP et le renouvellement de ses listes.
"En démocratie, 60% c'est une large majorité", s'est défendu le patron du parti Xavier Bertrand qui, jusqu'à la dernière minute, a dû ferrailler pour boucler les listes avec les partenaires: Nouveau Centre, dont le président Hervé Morin s'est félicité d'un "large accord" en vue avec l'UMP, Progressistes, Parti Radical, Gauche Moderne, CPNT, MPF, Parti chrétien démocrate présidé par Christine Boutin, satisfaite de ses "10 places éligibles".
Avant le début des travaux, le porte-parole du parti présidentiel Frédéric Lefebvre avait donné le ton: "Nous sommes réunis pour afficher notre unité et notre ouverture", "ce qu'il faut au pays, c'est l'unité et le rassemblement. Pas la division". Même mot d'ordre d'"unité", de "rassemblement" et de "mobilisation" de la part de Xavier Bertrand: "Quand il y a des divisions, notre électorat se pose des questions" et "ne va pas voter", a-t-il averti.
A l'initiative de Nicolas Sarkozy, la majorité a décidé d'aborder ce scrutin intermédiaire, par tradition peu favorable au pouvoir en place, avec des listes d'union allant des villieristes à la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Elle espère ainsi dégager au soir du premier tour une dynamique à même de lui permettre de limiter la casse au second.
Un sondage récent mettant l'UMP et le PS à égalité en termes d'intentions de vote (27%) le 14 mars pourrait, s'il se confirme dans les urnes, mettre à mal cette stratégie.
L'UMP avait prévu à l'origine samedi une manifestation d'unité avec ses alliés au Parc des Expositions de la porte de Versailles. Elle s'est rabattue sur une salle plus petite (environ 700 places), qui n'a pas fait le plein.
Fillon regrette les divergences à l'UMP et tacle Aubry
François Fillon a lui aussi pris la parole samedi lors du conseil national. Et au moment où certains responsables de l'opposition se mettent à rêver d'un "grand chelem" dans les 22 régions de métropole, ce qui supposerait d'enlever l'Alsace et la Corse à la droite, il s'est fait fort de dénoncer les "scénarios écrits d'avance".
Le Premier ministre a également déploré "les tiraillements" dans son camp sur la question du voile intégral, ajoutant que sur une affaire de cette importance, "la décision ultime" relevait du chef de l'Etat et du gouvernement.
"Avec Nicolas Sarkozy, nous avons bien l'intention de légiférer. Il ne doit pas y avoir la moindre ambiguïté sur cette question. Par le passé, j'ai été l'un des rares ministres à me prononcer dès le départ pour une loi interdisant le port du voile à l'école, je n'ai donc aucune leçon de laïcité à recevoir de quiconque", a encore dit François Fillon.
Enfin revenant sur la position des socialistes sur la question des retraites, François Fillon a déploré samedi "le revirement" de la première secrétaire du PS Martine Aubry. "... c'est décevant pour notre pays car l'avenir de notre système par répartition ne devrait pas être un enjeu partisan, mais un enjeu national", a lancé le Premier ministre ajoutant : "C'est la logique militante qui l'a malheureusement emporté sur le courage politique et l'intérêt général. Les apparatchiks ont fait taire les réalistes!", a-t-il poursuivi.
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