L'intervention française en Libye doit-elle durer ? Débat au Parlement
Ce débat parlementaire intervient alors que la France a pris, avec le Royaume-Uni, la tête des opérations en Libye. C'est elle qui mène depuis le 19 mars les bombardements aériens intensifs contre les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Les avions français font environ 200 sorties par semaine dans le ciel libyen. Ils ont même largué des armes légères aux rebelles libyens les plus isolés, avant d'interrompre ces parachutages.
Pourtant, après quatre mois d'opérations sous mandat de l'Otan, l'armée ne peut poursuivre sans l'aval du Parlement français. Règle en vigueur depuis la réforme constitutionnelle de 2008.
En tout cas, députés et sénateurs devraient donner leur accord, non sans avoir évoqué les questions qui fâchent. La question du coût de cet engagement notamment.
Cette guerre est évaluée à environ un million d'euros par jour. Un coût " à la portée des armées de la coalition et de leurs partenaires industriels", a plaidé Gérard Longuet, le ministre de la Défense. Pour celui-ci, la fin de l'intervention alliée est conditionnée par l'instauration d'un dialogue entre le gouvernement libyen et les rebelles représentés par le CNT, Comité national de transition installé à Benghazi. La France a été le premier pays à reconnaître ce CNT. Nicolas Sarkozy a déjà reçu ses dirigeants à l'Elysée, et à leur invitation, a accepté de se rendre à Benghazi, même si la date n'a pas encore été fixée.
Mais Paris pourrait aussi être en train de négocier directement avec Kadhafi. C'est ce que laissait entendre Gérard Longuet ce week-end. Et Saïf Al-Islam, le fils Kadhafi plus tard. Devant l'enlisement de la situation, les alliés chercheraient une autre issue.
Sur le terrain, l'offensive des rebelles libyens se heurte toujours à la résistance des forces loyales au colonel Kadhafi. Dans la région de
Zenten notamment, la ville de Gala a été assiégée pendant six semaines par les forces kadhafistes. Elles ont fini par lâcher prise. Mais les combats ont été particulièrement acharnés.
Cécile Quéguiner, avec agences
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