L'Inspection générale des finances saisie de l'affaire Woerth

L'après-midi fut chaude à l'Assemblée, et pas seulement à cause de la météo. Sur les bancs des ministres, Eric Woerth n'a pas vraiment passé le meilleur moment de sa vie, quand il a été pris à partie lors de la séance des questions au gouvernement (voir notre article).

François Fillon a beau avoir volé à son secours, tentant d'allumer un pare-feu :“je ne demande pas si M. Pierre Bergé finance les campagnes de Mme Royal ou qui finance les campagnes du Parti socialiste”... Personne n'est vraiment dupe.

Puisqu'il faut sauver le soldat Woerth, c'est son successeur au ministère du Budget qui a dégainé dans la soirée. Historie de calmer “l'emballement médiatique”, François Baroin a annoncé qu'il saisissait l'Inspection générale des finances, pour qu'elle mène une enquête sur cette sombre affaire, cette affaire de gros sous devenue affaire d'Etat.

L'Inspection générale des finances, qui dépend de Bercy, sera chargée d'“organiser les contrôles à l'intérieur des dispositifs de
l'administration fiscale pour mettre tout sur la place publique”.
_ Elle devrait rendre son rapport dans une dizaine de jours. Le rapport sera public, a précisé le ministre : “il sera à la disposition à la fois du public qui s'intéresse à cette situation et d'une éventuelle future commission d'enquête parlementaire”.

Que reproche-t-on exactement à Eric Woerth ? D'avoir fermé les yeux. Plus précisément, que le fisc ait fermé les yeux sur la fraude et l'évasion fiscale de Liliane Bettencourt. Le parquet de Nanterre avait pourtant alerté dès 2009...

Opération transparence, donc. Pas sûr cependant que cela suffira à désamorcer la grogne... L'opposition a déjà demandé la création d'une commission ; la majorité ne peut pas, en principe, s'y opposer.

Guillaume Gaven, avec agences