Le vote sanction, c'est la crainte de nombreux élus locaux que cesoient des socialistes mais aussi leurs alliés verts et communistes. EstherBenbassa sent le climat se détériorer et particulièrement depuis le recul surle projet de loi sur la famille."J'ai vu comment les gens que je connais dans ma circonscription ontréagi ", explique la sénatrice EELV. "Les gens ont dit 'comment peut-ont faire confiance à un gouvernement quiabdique devant 80.000 personnes ?' La déception est grande et si ça continue ilsvont rester chez eux ", détaille Esther Benbassa. Elle déposera lasemaine prochaine une proposition de loi sur la PMA.Les élus de gauche redoutent un vote sanctionL'électorat attaché aux valeursde gauche pourrait le faire payer aux candidats aux prochaines électionsmunicipales, c'est en tout cas ce que craignent certains élus PS sur leterrain, mais aussi les alliés verts et communistes. Le PS fait listes communesavec le PCF dans 210 villes de plus de 20.000 habitants et avec les verts dans190 villes.Du coup, certains, comme AnneHidalgo n'hésitent pas à se démarquer du gouvernement. Dans un entretien du 4février au site internet LGBT Yagg lié au magazine Têtu, la candidate à lamairie de Paris "regrette le recul du gouvernement sur la PMA ". Elleva plus loin, se disant "extrêmement déçue ". Il y a de la stratégiederrière cette sortie : l'électorat parisien de gauche est très sensible àces thèmes de société, il est aussi avant-gardiste. Anne Hidalgo a donc choiside se dissocier de ces décisions.Les partenaires verts, en pointesur les questions sociétales, ont immédiatement réagi. Emmanuelle Cosse, lapatronne d'EELV a dénoncé un "renoncement consternant" et lesdeux ministres Verts du gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin ont tweetéquasi simultanément : "Respecter la famille c'est reconnaître dans laloi les nouvelles formes de vie familiale. La gauche c'est la conquête des droits." Des militants "scotchés"Pierre Laurent, numéro un du PCFa jugé ce recul "totalement invraisemblable ". "Mon inquiétudesur cet abandon, je ressens qu'elle est partagée par beaucoup desocialistes ", a-t-il dit. "Je vois dans la campagne des municipales(...) des militants socialistes qui sont scotchés par le retrait et ce repli enrase campagne du président de la République et de Manuel Valls "Pour le politologue FrédéricDabi, directeur général de l'IFOP, les déceptions et leurs conséquencesprobables se sont jouées il y a beaucoup plus longtemps. "L'impact enterme de démobilisation relèvera infiniment moins de cette affaire du projet deloi sur la famille que des questions économiques et sociales ",explique-t-il.