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L'Etat va aider le Crédit Immobilier de France, pas ses dirigeants

Cet établissement spécialisé dans le prêt immobilier connaît actuellement des graves difficultés financières.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et François Hollande dans le cour de l'Elysée (Paris), le 25 août 2012. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

ECONOMIE - Pas question que la France endure une nouvelle déconfiture bancaire comme celle de Dexia. L'Etat a donc décidé d'accorder sa garantie au Crédit Immobilier de France (CIF). Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici l'a annoncé samedi 1er septembre. 

L'établissement spécialiste des prêts immobiliers aux particuliers connaît de graves difficultés financières. "Les dirigeants du CIF ont mis en place en juin un processus ouvert, afin de trouver un repreneur", rappelle Bercy dans son communiqué. Mais "cette tentative n'a toutefois pas abouti", indique le ministère. La Banque postale a notamment examiné le dossier. 

Pour autant, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré dimanche soir sur France Inter qu'il n'accepterait pas que les dirigeants du CIF reçoivent des indemnités : "L'actuel responsable a en l'occurrence aussi sa part de responsabilité, donc il faut que les règles soient respectées et que ce dirigeant s'en aille sans indemnité et sans récompense comme une retraite-chapeau, ce qui serait profondément scandaleux."

Le sauvetage ne devrait rien coûter aux contribuables

Selon Le Figaro, qui a révélé l'information, le dirigeant du CIF, Michel Sadoun, a été poussé vers la sortie vendredi soir lors d'un conseil d'administration qui a scellé la demande d'aide. L'Etat a décidé de répondre favorablement à la demande du groupe.

Le montant de cette garantie n'est pas connu. Elle sera d'ailleurs mise en place "sous réserve de l'autorisation de la Commission Européenne et du Parlement, qui sera saisi dans le cadre de la plus prochaine loi de finances", indique Bercy.

Mais selon Le Figaro, le sauvetage du CIF ne devrait pas coûter d'argent aux contribuables car l'établissement est fortement capitalisé, avec 2,4 milliards d'euros de fonds propres et gère 33 milliards d'euros de crédits.

Moody's avait mis les pouvoirs publics au pied du mur

A la tête d'une cinquantaine de succursales et de 300 agences, le CIF tentait depuis plusieurs mois de s'adosser à une banque pour sortir de l'étau dans lequel l'avait placé la décision de l'agence de notation Moody's de baisser de trois crans sa note. Cette dégradation avait eu pour effet de couper le CIF de son accès au financement puisque le groupe ne gère pas de dépôts et se finance sur les marchés.

L'agence Moody's avait mis mardi les pouvoirs publics au pied du mur, en abaissant de trois crans la note de la Caisse centrale du CIF. La note de la structure de refinancement du CIF tombait ainsi de "A1" à "Baa1" pour ce qui est de la dette long terme. Moody's se disait persuadé que l'Etat soutiendrait le CIF. Dans le cas contraire, sa note aurait pu chuter de neuf crans supplémentaires, avait averti l'agence. 

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